VIE DE L'APÔTRE PAUL VII
VIE DE L’APÔTRE PAUL –VII
c)Sous la dépendance de Dieu
(Actes 16/5-11)
Ayant visité et affermi les
églises déjà établies, l’équipe de Paul cherche à faire progresser l’évangile
dans d’autres contrées de l’Asie Mineure. Luc raconte en quelques mots cet immense
périple. Dans certaines régions, le Saint Esprit met clairement son veto mais
dans d’autres, Paul et ses compagnons traversent en évangélisant. En Galatie,
en particulier, Paul reçoit un accueil touchant qu’il rappellera au chapitre 4
de l’épître aux Galates (v13 à 15). Puis en Bithynie les missionnaires semblent
se heurter à un mur qui n’est pas dressé par les païens mais par l’Esprit de
Jésus lui-même. Pourquoi ? Cela appartient à la souveraineté de Dieu. Il
n’est pas tenu de nous donner les raisons qui orientent ses décisions. Nous ne
comprenons pas toujours les façons d’agir de Dieu, mais en tant qu’hommes
limités et serviteurs du Dieu Tout Puissant, il nous faut accepter de ne pas
toujours comprendre tout en continuant de croire qu’Il sait Lui ce qui est le
meilleur.
Les évangélistes changent donc
de direction et se retrouvent à Troas. Là Paul reçoit enfin une indication
précise de la volonté de Dieu sous la forme d’une vision nocturne. Le verset 10
est particulièrement intéressant : D’abord la troisième personne du
pluriel utilisée jusqu’au verset 8 est remplacée par la première du pluriel,
indiquant que désormais Luc, l’auteur du livre des Actes, fait partie de ceux
qui accompagnent Paul. Il va donc pouvoir nous apporter un témoignage de
« première main » sur la suite des évènements. On remarque aussi dans
ce verset que bien que ce soit Paul qui ait reçu la vision, la décision qui
s’ensuivra se prendra en concertation. Au sein de l’équipe, tous se sentent
concernés, tous examinent les éléments à leur disposition, reconnaissent
l’appel qui leur est adressé collectivement, tirent les conclusions qui s’imposent et mettent
en œuvre la décision commune de s’embarquer pour la Macédoine.
d) Philippes
- Prise de contact (v 12-13)
La traversée est rapide : seulement une journée alors que plus tard
(20/6) il faudra 5 jours pour effectuer le trajet en sens inverse. Et nous
voici en Europe. Philippes est à l’époque, une ville importante, passage obligé
entre Rome et Byzance et elle jouit du statut de colonie romaine : tous
ses habitants sont citoyens romains. Du coup, l’influence juive y est moins
sensible que dans les régions que les missionnaires ont visitées jusqu’alors
puisque il n’y a pas de synagogue où ils puissent rencontrer les juifs le jour
du sabbat, juste un lieu de prière en dehors de la ville. Ils n’y trouvent que
quelques femmes assemblées. Mais Paul ne méprise pas les petites choses. Il
s’assied au milieu de ces croyantes et partage avec elles, en toute simplicité,
la vérité de l’évangile. Ce petit commencement aura des répercutions
remarquables car l’Eglise qui va naître en ce lieu restera toujours chère au
cœur de l’apôtre (Phil 1/8) et lui fournira à plusieurs reprises un soutien
matériel bienvenu. (Phil 4/10-18)
- Lydie (v14-15) La
première à être touchée, semble-t-il, s’appelle Lydie. Elle est étrangère dans
cette ville puisqu’elle vient de Thyatire, une ville d’Asie Mineure célèbre
dans l’antiquité pour ses teinturiers. Elle habite là pour son commerce.
Elle n’est pas juive d’origine mais sa soif de connaître le seul vrai Dieu l’a
poussée à se joindre à ces disciples de Moïse pour honorer l’Eternel et le
servir. Dans son expérience spirituelle on remarque sa part personnelle :
elle craint Dieu, elle écoute et celle de Dieu : le Seigneur lui ouvre le
cœur pour qu’elle soit attentive. Il en résulte une foi vivante qui se traduit
par l’engagement du baptême, une répercussion sur toute sa famille, une
consécration active : elle ouvre sa maison pour accueillir l’équipe
missionnaire et son insistance montre la réalité de son amour. En même temps,
elle fait preuve d’une grande humilité en se soumettant à l’évaluation des
serviteurs de Dieu : « si vous me jugez fidèle au Seigneur… »
Qu’elle est belle et profonde la conversion de cette Lydie !
- Délivrance de l’esprit de
python (v16-18) Alors qu’en Asie, Paul et ses compagnons ont été
persécutés, lapidés, le diable va tenter ici une nouvelle stratégie pour nuire
à l’œuvre de Dieu. Il va dépêcher une de ses servantes pour faire leur
publicité. Bien que menteur et père du mensonge, le diable utilise parfois la
vérité pour mieux tromper. C’est la raison pour laquelle nous devons rechercher
auprès de Dieu le discernement venant du Saint Esprit . On se souvient du
démoniaque qui, dans la synagogue de Capernaüm disait à Jésus : « Je
sais qui tu es : le Saint de Dieu » . Jésus le fit taire et chassa
l’esprit impur. (Marc 1/24) Paul agit de la même manière : il ordonne à
l’esprit de Python de sortir de cette femme et il sort immédiatement. Souvenons-nous
pour nous mêmes de la promesse de Marc 16/17 : « En mon nom, ceux qui
auront cru chasseront les démons… »
et que Dieu nous donne de la mettre en action.
‘ Persécution (v19-22)
La réaction des maîtres de la servante ne nous étonne guère. Peu leur importe
que leur servante ait été pendant des années à la merci d’une puissance de
ténèbres qui la tourmentait. La seule chose qui les préoccupe c’est leur
argent. « Touchez pas à mon porte-monnaie ! » Et cela justifie à
leurs yeux le déchaînement de violence qui va suivre : ils se saisissent
de Paul et Silas, les traînent sur la place publique et les accusent à coup de
déclarations mensongères. Ils s’appuient sur la fierté des Philippiens d’être
citoyens romains pour déchaîner la passion de la foule. C’est bien calculé car
en violation flagrante des lois romaines, les magistrats font arracher les
vêtements des apôtres, les font fouetter et mettre en prison sans qu’aucun
jugement ait été prononcé et sans que les accusés aient eu la possibilité de se
faire entendre. Ces actes incontrôlés et cette faute extrêmement grave ne
peuvent s’expliquer que par la tension excessive qui régnait en cette
circonstance, orchestrée sans doute encore et toujours par l’adversaire.
- En prison (v23-25) Les
ordres donnés au geôlier sont de ceux qu’on donnerait au sujet de dangereux
criminels : garder sûrement, dans la prison intérieure, avec les ceps aux
pieds ! Quel pouvait être à cet instant l’état d’esprit de Paul et de
Silas ? Souffrant des blessures qu’on leur avait infligées, offensés
d’avoir été traités avec tant d’injustice, remettaient-ils en question la
vision du macédonien ? se demandaient-ils pourquoi Dieu n’était pas
intervenu pour les délivrer ? Luc ne dit pas s’ils ont connu un moment de
« creux de vague ». Ce qu’on sait, par contre c’est qu’au milieu de
la nuit, ils priaient et chantaient les louanges du Seigneur avec assez de
force et d’assurance pour en faire bénéficier tous les autres occupants de la
maison ! Que le Seigneur rappelle cet exemple à notre mémoire chaque fois
que nous sommes tentés de maugréer contre nos petites misères et déconvenues.
- Intervention de Dieu (v
26-28) En réponse à la foi de ses enfants, l’intervention de Dieu est
étonnante et puissante. Un grand tremblement de terre ! S’il s’était agi
d’un tremblement de terre « naturel », il aurait coincé les portes
plutôt que de les ouvrir ; et comment expliquer que les liens des
prisonniers aient été rompus ?… Toujours est-il que lorsque le geôlier
constate les dégâts causés par le séisme, il ne voit d’autre issue pour lui que
de se donner la mort car il connaît la sévérité des lois romaines, il ne peut
s’attendre au bénéfice d’aucune circonstance atténuante. Comment Paul a-t-il
connu ses intentions puisque toute la prison était plongée dans
l’obscurité ? Est-ce Dieu qui le lui a révélé ? Ce qui parait en tout
cas évident, c’est qu’en entendant le cri de Paul destiné à arrêter son geste
désespéré, cet homme a été convaincu que Dieu lui-même s’adressait à lui.
- L’expérience personnelle
du geôlier (v29-30) Tout ce que ce macédonien a vécu au cours de ces
dernières heures l’a profondément bouleversé : on lui a ordonné d’exécuter
à l’égard de deux étrangers, une sentence des plus sévères qui pourtant n’était
pas l’aboutissement d’un jugement et d’une condamnation légale. En son for
intérieur il savait bien que c’était injuste. Il est presque certain qu’il a du
se renseigner pour savoir ce qu’on leur reprochait exactement, à ces deux là.
« Avoir délivré une servante d’un esprit de divination qui la
tourmentait. » Etonnants ces hommes revêtus d’une telle puissance qu’ils
ont autorité sur l’esprit de Python ! Mais cela justifiait-il un tel
traitement ? Quant à ces prisonniers qu’on lui a livrés après les avoir
roués de coups, ils ont un comportement inattendu. Au lieu de crier, de protester,
de gémir dans leurs souffrances, ils prient et ils chantent. On n’a jamais vu
cela de mémoire de geôlier ! Notre homme ne peut manquer d’être troublé.
Mais c’est un « dur ». Il n’a pas coutume de s’apitoyer sur le sort
des gens confiés à sa garde. Si des pensées l’agitent, il les fait taire et
s’endort. Et voilà qu’au milieu de la nuit, il est tiré de son sommeil par un
grand tremblement de terre : c’est la panique. Les portes sont ouvertes,
les prisonniers ont tous du fuir. Qui croira, qui comprendra une chose
pareille ? C’est tellement surnaturel, inexplicable. C’est sûr, on le
déclarera responsable. Il se voit déjà soumis à la torture et exécuté
sommairement ! Que faire ? Fuir ? Il sera vite rattrapé. Un seul
moyen d’échapper : se jeter sur son épée. Soudain une voix forte retentit
du fond de l’obscurité : « ne te fais point de mal, nous sommes tous
ici ». Au même instant, une conviction incontestable envahit son esprit.
Ces hommes, à qui il a mis les ceps aux pieds, sont les serviteurs du grand Dieu
des cieux, maître de l’univers. Devant ce Dieu là, il n’est qu’un misérable et
pourtant il est clair que ce même Dieu l’aime et veut son bien. L’émotion est à
son comble et la question jaillit de ses lèvres : « que faut-il que
je fasse pour être sauvé ? »
- Le message du salut
(v31-32) La réponse est simple : « crois au Seigneur Jésus et tu
seras sauvé, toi et ta famille »
croire : mettre toute sa confiance
Seigneur : le Maître , le roi, celui qui est digne de
toute obéissance et de toute soumission
Jésus : celui qui sauve .
C’est le résumé de tout l’Evangile. Jésus, le sauveur, est
venu ici bas et a tout accompli pour que nous soyons sauvés, que nous puissions
échapper à la condamnation que nous méritions. Reconnais que sans lui tu es
perdu, place toute ta confiance en lui et accepte le désormais comme Seigneur
et Maître de toute ta vie. La même règle qui est valable pour toi l’est aussi
pour tous les tiens. Tous ceux qui croiront ainsi seront sauvés. C’est sans
doute ce que Paul et Silas ont expliqué à toute cette famille en leur annonçant
la Parole.
- Vie
transformée(v33-34) Comme pour Lydie, la foi du geôlier se traduit
immédiatement par des actes concrets : accueil, soins, hospitalité,
baptême… Et dans cette maison où auraient pu retentir des sanglots de deuil, suite au suicide du chef de famille, chacun se réjouit d’avoir cru en Dieu.
Merveille de la grâce de Dieu : « je changerai leur deuil en
allégresse. » écrivait le prophète.
-
Libération (v 35-40) Les magistrats de la ville auraient aimé que la
libération de Paul et de Silas se fasse dans la plus grande discrétion. Sans
doute ne sont-ils pas très fiers de leur façon d’agir. Mais Paul saisit quand
même l’occasion de rappeler ce qui est juste et droit. Cela portera peut-être
des fruits pour d’autres en une prochaine occasion.