VIE DE L'APÔTRE PAUL XI
VIE
DE L’APOTRE PAUL
Troisième voyage
missionnaire (suite)
Ephèse (suite)
Actes
19/13-16 Falsificateurs
Pendant
deux ans, l’évangile prêché par Paul s’est répandu dans toute l’Asie. Dieu a
confirmé sa parole par des miracles, des guérisons, des délivrances. Satan ne
pouvait rester plus longtemps un spectateur passif.
Sa première ruse va être d’essayer de semer la
confusion. « Si Paul chasse les démons au nom de Jésus, d’autres ne
pourraient-ils pas le faire aussi ? » Il va utiliser pour cela les sept
fils de Sceva. L’auteur du livre des Actes précise qu’ils étaient fils du
Souverain Sacrificateur. Dans leur entourage, on les considérait sans doute
comme une référence en matière de religion et quand ils chassaient les démons
dans leur fonction d’exorcistes, ils étaient convaincus de le faire par la
puissance de Dieu. Mais en voyant Paul agir, ils ont découvert une puissance
supérieure et ont cru pouvoir l’utiliser à leur gré en invoquant le nom de
Jésus et celui de Paul. Ce qu’ils n’ont pas compris, c’est que le nom de Jésus,
pas plus que celui de Paul ne peuvent être utilisés comme on le ferait d’une
formule magique. C’est à ses disciples que Jésus a dit : Voici les
miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom, ils
chasseront les démons…. (Marc 16/17) Or ces hommes n’avaient pas soumis leur
vie au Seigneur ni placé leur foi en lui, ils n’avaient donc aucun droit de se
prévaloir de ce nom qui est saint et au dessus de tout nom. La réponse qu’ils
reçoivent de l’esprit malin est cinglante : « je connais Jésus et je
sais qui est Paul, mais vous, qui êtes vous ? » Jacques 2/19 nous
apprend que les démons croient qu’il y
a un seul Dieu et ils tremblent. De même ceux qui suivent Jésus, cherchant de tout
leur cœur à lui obéir et à le servir sont connus dans le royaume des ténèbres
comme dangereux et inquiétants. Savoir cela devrait nous remplir d’assurance
dans les combats que nous avons à mener. Par contre pour ceux qui se comportent
en falsificateurs, le risque est grand car l’adversaire aura vite fait de les
démasquer et de les malmener. On ne peut tromper que ses semblables mais dans
le monde spirituel, on est reconnu comme appartenant soit aux ténèbres, soit à
la lumière. Jouer avec ces choses peut avoir de graves conséquences. Ici,
deux des fils de Scéva ont du s’enfuir nus et blessés c'est-à-dire humiliés
spirituellement, moralement et physiquement.
V17-20 Triomphe de l’évangile
Comme toujours, le diable fait une œuvre qui le
trompe. Il a voulu saper l’autorité spirituelle de Paul en tentant de l’imiter
(comme les magiciens d’Egypte qui imitaient Moïse). Au lieu de cela, cette
affaire a donné une publicité encore plus grande à son message, la puissance et
la sainteté du nom de Jésus ont inspiré à chacun une crainte respectueuse et le
nom du Seigneur a été glorifié. Bien plus, la domination de Satan a été anéanti
dans de nombreux cœurs, et leur changement de camp s’est manifesté ouvertement
par des confessions publiques et la destruction des livres de magie.
De nos jours la pratique des sciences occultes n’a
rien à envier à ce qui se faisait au premier siècle. Les horoscopes s’étalent
sur tous les journaux, les publicités pour voyants, médiums et guérisseurs
envahissent nos boites à lettres réelles ou virtuelles. Mais en même temps, la
Parole de Dieu n’a rien perdu de sa puissance. Tenons nous à genoux pour faire
échec aux œuvres infructueuses des ténèbres (Eph 5/11) et que nous puissions
voir nous aussi de grands feux consumer tout ce qui a pu servir aux manifestations
démoniaques pour faire place à la sainte et bonne présence de
Dieu dans les vies.
V21-41 L’émeute
L’adversaire a perdu une bataille. Mais il ne
s’estime pas vaincu pour autant. Il va contre attaquer avec plus de violence.
Il utilise des ressorts toujours très efficaces pour mobiliser les hommes et
déclencher des émeutes : l’amour de l’argent et l’orgueil national. Comme
à Philippe, il suffit d’un seul homme mécontent pour mettre le feu à toute la
ville. On est toujours stupéfaits de voir avec quelle facilité les foules
peuvent être manipulées. Le verset 32 est particulièrement parlant :
« la plupart ne savaient pas pourquoi ils s’étaient réunis ».
Dans nos pays, dits modernes, nous sommes très fiers
de nos démocraties, sûrs que nous sommes qu’il n’existe pas de meilleur moyen
de prendre de bonnes décisions. Cependant il ne manque pas d’exemples où la voix
du plus grand nombre n’a pas été celle de la sagesse, de la droiture et de la
vérité. Gardons-nous donc de nous laisser entraîner par l’avis de
Monsieur Tout-le-Monde sachant que « chacun rendra compte à Dieu pour
lui-même » Romains 14/12.
Le verset 34 mérite aussi d’être
relevé : « Tous d’une seule voix crièrent pendant près de deux
heures : Grande est la Diane des Ephésiens. » N’est-ce pas là une
preuve qu’ils n’y croyaient pas vraiment ? Si cette déesse était si grande
comment se fait-il qu’elle ait eu besoin pour la défendre d’une foule en furie.
Cela nous rappelle l’attitude des prophètes de Baal et celle d’Elie sur le Mont
Carmel.
Pour
nous, nous savons que notre Dieu est puissant et nous pouvons nous attendre à
lui en toute sérénité, lui qui a dit : C’est dans la tranquillité et le
repos que sera votre salut, c’est dans le calme et la confiance que sera votre
force. Esaïe 30/15
Le
secrétaire de la ville n’est apparemment pas un disciple de Jésus. Cependant
c’est un homme qui fait preuve d’autorité, de sagesse et de droiture. Il
reconnaît en particulier que Paul et ses compagnons (v 37) ne sont
coupables ni de sacrilège, ni de blasphème envers la déesse vénérée à Ephèse.
En effet partout où Paul est passé, il a prêché simplement l’évangile de Jésus
Christ en se gardant d’attaquer les croyances locales ou de les tourner en
dérision. Rappelons-nous son message à l’aréopage d’Athènes. Il écrira dans la
deuxième épître aux Corinthiens 13/8 : « Car nous n’avons pas de
puissance contre la vérité, nous n’en avons que pour la vérité. »
C’est une attitude qu’il nous faut veiller à garder
dans notre témoignage : chercher toujours à construire, jamais à démolir.
1Pierre3/15 nous rappelle : « Sanctifiez dans vos cœurs Christ
le Seigneur, étant toujours prêts à vous défendre avec douceur et respect,
devant quiconque vous demande raison de l’espérance qui est en vous »
Dans
cette émeute d’Ephèse, Paul a bien failli perdre la vie. Voici ce qu’il écrit aux
Corinthiens à ce sujet : 2 Cor 1/8-10 Nous ne voulons pas, en effet, vous
laisser ignorer, frères, au sujet de la tribulation qui nous est survenue en
Asie, que nous avons été excessivement accablés, au delà de nos forces, de
telle sorte que nous désespérions même de conserver la vie. Et nous regardions comme certain notre
arrêt de mort, afin de ne pas placer notre confiance en nous-mêmes, mais de la
placer en Dieu, qui ressuscite les morts.
C'est lui qui nous a délivrés et qui
nous délivrera d'une telle mort, lui de qui nous espérons qu'il nous délivrera
encore.
Remarquons quels ont été les instruments
dont Dieu s’est servi pour protéger Paul :
-
Les
disciples (v30)
-
Quelques
uns des Asiarques= magistrats de la province d’Asie (v31)
-
Le
secrétaire de la ville.
On pense, à ce sujet, à Proverbes
16/7 : Quand l’Eternel approuve les voies d’un homme, il dispose
favorablement à son égard même ses ennemis.
Notre Dieu n’est jamais à court de
ressources quand il s’agit de « délivrer de l’épreuve les hommes
pieux » 2Pierre2/9.
Comparons ce qui s’est passé à Ephèse et
ce qui s’est passé à Philippes. On peut trouver bien des points communs.
Cependant dans un cas, Dieu a protégé ses serviteurs, dans l’autre il a permis
qu’ils soient durement battus et jetés en prison injustement. Pourquoi ?
Dieu n’agit pas de façon stéréotypée selon des schémas immuables. Il poursuit
des objectifs précis. Parfois nous pouvons comprendre avec le recul du
temps : à Philippe Dieu avait en vue la conversion de geôlier et de toute
sa famille. Souvent nous ne comprenons pas. C’est là qu’il nous faut malgré
tout proclamer par la foi que Dieu est amour et qu’il fait tout à merveille.