VIE DE L'APÔTRE PAUL XIV
VIE DE L’APÔTRE PAUL
Fin du troisième
voyage
Séjour à Jérusalem (Actes 21 :18-26)
Résolu à
obéir au Seigneur quels que soient les risques encourus, Paul se rend donc à
Jérusalem, accompagné de ses collaborateurs et de quelques chrétiens de
Césarée.
L’accueil des
frères est chaleureux de même que l’entrevue qui a lieu dès le lendemain avec
Jacques et les anciens. Les témoignages que Paul partage avec eux concernant la
grâce de Dieu qui s’est manifestée en tous lieux parmi les païens suscitent la
louange au Seigneur de la part de ces frères.
Eux aussi
peuvent témoigner que des milliers de juifs ont cru au Seigneur. Mais une
inquiétude ternit leur joie et ils ne tardent pas à en informer l’apôtre. Des
bruits courent dans Jérusalem selon lesquels Paul enseignerait aux juifs de la
diaspora à renoncer à la loi de Moïse et aux coutumes ancestrales de son
peuple.
Nous savons qu’il n’en est
rien : A Lystre, Paul a fait circoncire Timothée avant de le prendre avec
lui. (Actes 16 :3) En tout lieu il recommandait aux frères d’observer les
décisions des apôtres et des anciens de Jérusalem. (Actes 16 :4) Dans
chaque ville par lesquelles il est passé, il a cherché en tout premier lieu à
se rendre à la synagogue le jour du sabbat. (exemple Actes 17 :1-2). En
Actes 18 :18 on le voit accomplir un rite de la loi de Moïse relatif à un
vœu de consécration selon Nombres 6 :1-21.
Cependant,
afin de couper court à ces rumeurs infondées, les anciens conseillent à Paul
d’accomplir un acte public qui témoigne de sa soumission à la loi :
accompagner au temple quatre hommes qui ont fait un vœu et prendre à sa charge
les dépenses liées à la cérémonie de leur purification. Ce faisant, ils
rappellent la distinction entre les croyants issus du judaïsme et les païens
convertis à Jésus Christ : ces derniers ne sont pas tenus d’observer la
loi.
Paul ne
discute pas, ne cherche pas à apporter des preuves contre cette accusation
mensongère. Il évite l’affrontement. Il se soumet à la suggestion de ses frères
aînés dans la foi. Il désire faire tout ce qui est en son pouvoir pour
maintenir ou ramener la paix. Pourtant, malgré toute sa bonne volonté, l’émeute
va éclater.
L’émeute (v 27-31)
Elle est suscitée par les
juifs d’Asie, peut-être ceux dont Paul a du s’éloigner à Ephèse. (Actes
19 :9) puisqu’ils ont reconnu Trophime. Ils sont d’une mauvaise foi
évidente quand ils l’accusent de prêcher partout contre le peuple, contre la
loi et contre ce lieu, car Paul est resté plus de deux ans à Ephèse et ils
ont eu tout le loisir d’observer sa conduite et d’analyser son enseignement.
Ils ajoutent une précision basée sur une supposition fausse et dépourvue de
preuve : il a introduit des grecs dans le temple et profané ce lieu.
Eux qui se posent en défenseurs acharnés de la loi, ne se rendent même pas
compte qu’ils sont en train de violer le 9eme commandement : Tu ne
diras pas de faux témoignage contre ton prochain Exode 20 :16
Ici, comme nous l’avons
remarqué à Philippe et à Ephèse, on a vite fait de soulever les foules dès
qu’on touche à l’identité communautaire et les voilà tout près d’enfreindre en
plus le 6ème commandement : Tu ne commettras point de
meurtre. Exode 20 :13
Aux mains des romains
(v32-40)
La prophétie d’Agabus s’accomplit : Paul lié
passe des mains des juifs à celles des païens. C’est à la réaction rapide du
tribun et de ses hommes qu’il doit d’avoir
la vie sauve. Derrière cela, il n’est pas difficile de reconnaître la
bonne main de Dieu qui protège son serviteur.
Au sein de cette foule, on
retrouve la confusion qui caractérisait les émeutiers d’Ephèse : les
uns criaient d’une manière, les autres d’une autre. (Actes 19 :32) et
en les entendant réclamer « fais le mourir ! » comment ne
pas penser à ceux qui, parlant de Jésus criaient « crucifie-le ! »
S’il y a confusion sur la cause, il y a consensus sur la peine à
appliquer : ni compassion, ni demie-mesure : la mort. Méfions nous
des mouvements de foules : Tu ne répandras point de faux bruit. Tu ne te
joindras point au méchant pour faire un faux témoignage. Tu ne
suivras point la multitude pour faire le mal . (Exode 23 :1-2) .
Face à ce déchaînement de
violence, Paul fait preuve d’une grande sérénité. Il ose s’adresser au tribun,
dissiper le malentendu sur son identité, demander la permission de s’exprimer.
L’image qu’on a de lui dans le dernier verset du chapitre 21, debout en haut
des marches qui mènent à la forteresse, obtenant, d’un signe de la main, un
profond silence de la part de ce peuple déchaîné, est celle d’une tranquille
autorité venant de l’Esprit de Dieu qui repose sur lui. Quel contraste avec
l’image de dangereux malfaiteur digne de mort qu’on avait voulu lui
appliquer !
Témoignage (Actes 22 :1-21)
Ayant reçu l’autorisation de parler, Paul choisit de
s’adresser à son peuple en langue hébraïque ce qui permet à ses auditeurs de le
reconnaître comme un des leurs. Il saisit cette occasion de raconter
publiquement son témoignage aux gens de sa nation qu’il appelle « frères
et pères », soulignant ainsi, une fois de plus, qu’il se reconnaît comme
membre du peuple juif et qu’il n’a nullement l’intention de renier cet aspect
de son identité.
L’Esprit Saint a jugé bon de nous conserver, dans le
livre des Actes trois récits de la conversion de Paul. Le premier est donné par
Luc au chapitre 9 en tant qu’évènement historique, le deuxième se trouve ici,
présenté par Paul lui-même à ceux de sa nation et le troisième, nous le
trouverons au chapitre 26, apporté toujours par Paul aux autorités établies par
l’empire romain.
Comme tout bon témoignage, il comprend trois
parties : 1/ Avant la conversion ; 2/ La conversion elle-même ;
3/ Les conséquences de cette
conversion.
1/ Avant la conversion v3-5
Paul précise
-son origine
-son éducation religieuse
-sa connaissance exacte de la loi
-son zèle pour Dieu
-sa persécution à outrance de la doctrine chrétienne
et des chrétiens.
2/ La conversion elle-même
(v6-11)
On peut remarquer que
contrairement à la plupart des conversions, celle-ci s’est produite sans aucun
intermédiaire humain : il y a eu une lumière venant du ciel, une voix, une
révélation : « Je suis Jésus de Nazareth que tu
persécutes » et la réponse de reddition de Paul : « Que ferai-je
Seigneur ? »
Si les circonstances peuvent
varier à l’infini, il n’en reste pas moins que toute conversion doit comporter
ces éléments indispensables : une révélation venant de l’Esprit saint, une
prise de conscience de son propre égarement et un engagement d’obéissance à
Dieu sans condition.
3/ Les conséquences de la
conversion (v12-21)
Si la conversion proprement
dite de Paul s’est produite sans l’intervention d’un être humain, le nouveau
converti va bien vite être ramené à la
réalité des relations humaines : d’abord être enfant de Dieu c’est faire
partie d’une famille au sein de laquelle tous les membres sont inter
dépendants : Ananias va être l’instrument de Dieu pour qu’il recouvre la
vue, entende l’appel au service de Dieu et soit conduit au baptême. Ensuite,
être enfant de Dieu c’est être témoin dans un monde souvent hostile « ils
ne recevront pas ton témoignage ». Mais l’obéissance à laquelle Paul s’est
engagé va le conduire vers les païens afin qu’eux aussi reçoivent la grâce du
salut. Il vaut la peine de remarquer que cette orientation de son ministère lui
a été communiquée par Dieu alors qu’il était en extase dans le temple. Or il a
fallu à Pierre une expérience du même genre pour accepter d’entrer chez
Corneille, le non-juif (Actes 10 :10-20)
Le message que Paul transmettra ne sera pas basé sur une philosophie
savante ou sur des théories habilement échafaudées mais sur « les choses
qu’il a vues et entendues ». (22 :15) Il écrira plus tard dans 2
Timothée 1 :12 : « Je sais en qui j’ai cru. » C’est cette
conviction personnelle qui peut seule donner de l’impact à notre témoignage.
Nul ne peut contester ce que nous avons expérimenté et vécu.
Les réactions (Actes
22 :22-30)