VIE DE L'AÔTRE PAUL - XIX
VIE DE L’APÔTRE PAUL
Quatrième voyage
(fin)
Séjour sur l’île de Malte Actes 28 :1-10
a) L’accueil : v1-2 Les
« barbares » réservent aux naufragés un accueil chaleureux. Le Dieu
dont Paul a parlé continue de veiller sur chacun d’eux pour leur faire du bien.
Si les passagers du navire avaient des appréhensions concernant l’accueil
qu’allaient leur réserver les habitants de l’île de Malte, ils ont vite été
rassurés. Ceux qu’ils appelaient « barbares » (ce qui dans le langage
de l’époque signifie autochtones, personnes ne parlant pas le grec - voir Rom
1 :14) étaient au contraire des
hommes remplis de compassion et d’attentions.
b) La vipère v 3-6 Bien que certainement harassé par les
journées éprouvantes qu’il vient de vivre, Paul travaille activement pour se rendre
utile. Et voilà qu’une vipère s’attache à sa main ! Une fois de plus, dans
cet épisode, on constate que sous tous les cieux et quelle que soit leur
culture, les hommes ont tendance à juger selon les apparences, à donner aux
évènements des interprétations outrancières et à changer rapidement d’opinion
sans grand fondement. Paul avait déjà expérimenté cette réalité bien des fois
au cours de son ministère. On se souvient de ce qui s’était passé en
particulier à Lystre (Actes 14 :8-19) Même si nous avons depuis longtemps
tourné le dos aux superstitions païennes, nous ne sommes pas forcément à l’abri
du piège qui consiste à interpréter les évènements que nous vivons d’une façon
qui n’est pas toujours conforme à la réalité. Souvenons nous que nous vivons plus
avec l’interprétation que nous donnons aux circonstances qu’avec les
circonstances elles-mêmes. Demandons au Seigneur de nous donner sa sagesse à
cet égard et apprenons à prendre le temps d’examiner les choses en profondeur
et en nous détachant du facteur émotionnel avant de tirer nos conclusions.
c) Guérison des malades. v 7-10 L’épisode de la
vipère est pour les habitants de l’île une première révélation de la puissance
du Dieu que Paul sert. Le Seigneur va faire en sorte qu’il y en ait d’autres.
Voilà que le principal personnage de l’endroit manifeste de la bonté pour les
naufragés et leur offre une chaleureuse hospitalité. Ce bienfait va être
récompensé puisque le père de Publius qui était malade sera être guéri.
Remarquons ce que dit le texte biblique : (v8) Paul s’étant rendu vers
lui pria, lui imposa les mains et le guérit. Peut-être que si nous avions
écrit à la place de Luc nous aurions dit : « et Dieu le
guérit ». Mais ce n’est pas ce que l’écrivain inspiré par le Saint Esprit
a écrit. Peut-être avons-nous besoin de mieux réaliser quel est l’équipement de
puissance que Dieu nous a accordé par son Saint Esprit et de quelle manière le
Seigneur désire que nous agissions en son nom comme ses délégués. A ses
disciples Jésus donnait cet ordre : Allez, guérissez les malades,
ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons. Vous avez reçu
gratuitement, donnez gratuitement .Matt 10 :8 et il a aussi
promis : En vérité, en vérité je vous le dis, celui qui croit en moi
fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes. Jean 14 :12 Comme nous avons soif de
le vivre !
A la suite de cette première
guérison, les autres malades de l’île viennent et sont guéris à leur tour. Luc
ne dit pas si Paul a accompagné ce ministère de guérison de la prédication de
la Parole de Dieu. C’est probable puisqu’il écrivait à Timothée : « Je
t’en conjure, devant Dieu et devant Jésus-Christ… prêche la Parole, insiste en
toute occasion favorable ou non » 2 Timothée 4 :2. Mais déjà,
tout ce déploiement de la puissance de Dieu devait conduire ces gens à se poser
des questions et à désirer connaître Celui qui les visitait ainsi.
d) Les honneurs v 11 Après avoir vécu le
mépris, les menaces, les privations, l’apôtre se trouve maintenant honoré et
comblé. Ce qu’il écrit aux Philippiens se trouve ici démontré : « Je
sais vivre dans l’humiliation, et je sais vivre dans l’abondance. En tout et
partout j’ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l’abondance et
à être dans la disette. Je puis tout par Celui qui me fortifie » Phil
4 :12-13 Quel exemple pour nous !
Voyage de Malte à Rome Actes 28 : 11-15
Cette partie du voyage s’avère nettement plus
agréable que ce qu’ils ont vécu précédemment, autant du point de vue des
conditions de navigation que de celui des relations humaines. A présent, le
centenier sait parfaitement qui est Paul et il lui fait totalement confiance.
C’est au point qu’il lui accorde une liberté remarquable et accepte même une
étape de 7 jours à Pouzzoles. De là, le périple se poursuit par voie terrestre
et des frères ayant entendu parler d’eux viennent à leur rencontre. Cela
produit dans le cœur de Paul de la reconnaissance envers Dieu et du courage.
Qui pourra jamais décrire tous les bienfaits de la communion fraternelle ?
La Bible en parle abondamment : c’est le thème de tout le psaume
133 ; L’Ecclésiaste l’exprime ainsi : « deux valent mieux
qu’un, parce qu’ils retirent un bon salaire de leur travail. Car s’ils tombent,
l’un relève son compagnon ; mais malheur à celui qui est seul et qui
tombe, sans avoir un second pour le relever. Eccl 4 :9-10 Paul lui-même a souvent écrit à ce sujet. Aux
Thessaloniciens, il dit : « exhortez vous réciproquement, édifiez
vous les uns les autres » 1 Thess 5 :11 Veillons à ne pas
mépriser ni sous-estimer la valeur de cette merveilleuse réalité qu’est la
famille de Dieu. Même si nous pourrions avoir des raisons de souhaiter que
cette communion s’exprime mieux et davantage, soyons comme Paul, débordants
d’actions de grâce et de courage à cause de tout ce que le Seigneur nous
accorde par le canal de nos frères et de nos sœurs dans la foi. Gardons en
mémoire ce conseil de l’épître aux Hébreux : « Veillons les uns
sur les autres pour nous exciter à la charité et aux bonnes œuvres.
N’abandonnons pas notre assemblée comme c’est la coutume de quelques uns ;
mais exhortons nous réciproquement, et cela d’autant plus que vous voyez
s’approcher le jour. Heb 10 :24-25
Séjour à Rome Actes 28 : 16-31
a) Première rencontre avec les
juifs de Rome
v16-22
Pendant ce séjour à Rome, Dieu permet que l’apôtre
jouisse d’une certaine liberté et d’une certaine vie privée. Il met cela à
profit pour délivrer le message dont il est porteur à ceux de sa nation. On
remarque qu’ici, comme partout, c’est à eux qu’il pense en premier lieu,
désirant ardemment qu’ils reconnaissent leur messie en Jésus. Souvenons nous de
ce qu’il écrivait dans l’épître aux Romains, chapitre 9 verset 2 et
suivants : :J’éprouve une grande tristesse et j’ai dans le cœur un
chagrin continuel, car je voudrais moi-même être anathème et séparé de Christ
pour mes frères, mes parents selon la chair, qui sont Israélites, à qui
appartiennent l’adoption et la gloire et les alliances et la loi et le culte,
et les promesses, et les patriarches et de qui est issu, selon la chair, le Christ
qui est au-dessus de toutes choses, Dieu béni éternellement. Amen !
Quand on se souvient de tout ce qu’il a souffert de la part des juifs au cours
de chacun de ses voyages et tout récemment à Jérusalem et Césarée on ne peut
que s’émerveiller d’un tel amour et implorer Dieu de déverser dans nos cœurs
les mêmes sentiments pour tous ceux qui nous entourent.
Les accusations des juifs de Jérusalem contre Paul
ne sont pas parvenues jusqu’à Rome. Cependant, ils ont entendu parler de la foi
en Jésus-Christ et des contestations qu’elle suscite. L’apôtre va donc pouvoir
les en entretenir plus précisément et cela sur leur demande ce qui constitue
une circonstance favorable. Pour le faire il leur fixe un rendez-vous. Il
pourra ainsi se préparer dans la prière et disposer d’assez de temps avec eux
pour pouvoir aller au fond des choses.
b) Deuxième entrevue avec les
juifs de Rome
v 23-29
Lors de cette deuxième entrevue, Paul présente Jésus
à partir de la loi et des prophètes. C’était important pour ces gens de
comprendre que Jésus s’inscrivait parfaitement dans la ligne de ce qui avait
été annoncé par les écrivains inspirés de l’Ancien Testament. Jésus a
dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui n’entre pas par
la porte dans la bergerie, mais qui y monte par ailleurs est un voleur et un
brigand (Luc 10 :1) La porte, c’est l’ouverture aménagée très
précisément pour que le berger entre. C’était le rôle des prophéties
messianiques et de toute l’ancienne alliance de servir de chemin d’accès à la
révélation de l’Evangile. Avec les non-juifs, Paul n’utilisait pas le même
langage (voir par exemple son discours à Athènes) parce qu’il était soucieux de
se mettre à la portée de ses auditeurs, de prendre comme point de départ ce
qu’ils connaissaient pour les amener vers ce qu’ils ne connaissaient pas. (
voir 1 Cor 9 :20-22) Veillons-y aussi dans notre témoignage. Cherchons
dans la mesure du possible, à valoriser ce que notre interlocuteur connaît pour
l’emmener un peu plus loin et le conduire si possible jusqu’à une rencontre
personnelle avec Jésus. On est frappé de voir le zèle infatigable de Paul qui
depuis le matin jusqu’au soir, cherche à persuader ceux qui l’écoutent ;
son souci n’est pas de faire un discours éloquent qui impressionne son
auditoire mais de gagner les cœurs car il sait que c’est une question de vie ou
de mort éternelle et comme son maître, il ne veut pas qu’aucun périsse. C’est
là encore une véritable preuve d’amour.
Quel est le résultat de ce
« marathon » ? : les uns furent persuadés, les autres
restèrent incrédules. Et il en est toujours ainsi. Car en définitive c’est à
chacun à accepter ou à refuser la grâce qui est proposée. Avant de les laisser
partir, Paul ajoute une dernière citation tirée d’Esaïe 6 : 9-10 destinée
à faire encore réfléchir ceux qui sont indécis : Dieu avait déjà depuis
longtemps caractérisé son peuple comme ayant un cœur insensible et rebelle
refusant d’entendre, de voir, de comprendre, de se convertir pour être guéris.
Quelle description dramatique d’un peuple qui se veut le peuple de Dieu. Quant
à nous, veillons afin de garder un cœur sensible, des oreilles capables
d’entendre, des yeux capables de voir, une intelligence spirituelle capable de
comprendre afin d’être en bonne santé spirituelle dans notre marche avec Dieu.
Jésus a dit dans Jean 10 :27 : Mes brebis entendent ma voix. Moi,
je les connais et elles me suivent. Attendons- nous à entendre la voix du
Seigneur. Il parle tantôt d’une manière, tantôt d’une autre et l’on n’y prend
pas garde.(Job 33 :14) Appliquons-nous chaque jour à écouter ce que le
Seigneur peut avoir à nous dire. Habakuk 2 :1 : « J’étais à
mon poste et je me tenais sur la tour ; je veillais pour voir ce que
l’Eternel me dirait et ce que je répliquerais après ma plainte. L’Eternel
m’adressa la parole et il dit…. »
Enfin, la dernière parole prononcée par Paul mentionne
l’annonce de l’évangile aux païens. C’était, on le sait, une parole très difficile à entendre pour les
juifs. Paul avait déjà dit quelque chose de semblable en Actes 13 :46.
Sa motivation est sans doute celle décrite dans
Romains 11 :11, 14. «Par la chute des juifs, le salut a été donné aux
païens afin de provoquer leur jalousie. Je glorifie mon ministère
afin, s’il est possible, de provoquer la jalousie parmi ceux de ma nation et
d’en sauver quelques-uns » On pense aussi au conseil de Jésus en Marc
6 :11 : « secouez la poussière de vos pieds en témoignage
contre eux."