VIE D'ABRAHAM-II/C- SÉJOUR A GUERAR
C/ SEJOUR A GUERAR
a)Nouveau mensonge au sujet de Sarah
Genèse 20/1-2
Pourquoi
Abraham a-t-il quitté les chênes de Mamré pour séjourner à Guérar ?
Peut-être à cause de la proximité de Sodome et de la peur que lui inspirait le
cataclysme qui venait de s’y produire. Mais là, il réitère la faute qu’il a
déjà commise en Egypte. On a peine à le
comprendre après la foi dont il a fait preuve depuis qu’il est revenu au pays
de Canaan. Cependant on note une fois de plus que la Bible n’idéalise pas les
personnages qu’elle nous présente. Elle ne nous cache pas les failles d’Abraham
pourtant appelé ami de Dieu et Père des croyants.
Le croyant
le plus avancé aura toujours à lutter contre sa nature charnelle qui peut à
tout moment reprendre le dessus et le faire tomber, quels que soient les
progrès spirituels qu’il a pu faire. C’est pour cette raison qu’il est
impératif pour nous de nous replacer constamment devant Dieu et d’inviter le
Saint Esprit à nous sonder, comme le faisait David : Sonde-moi,
ô Dieu, et connais mon cœur ! Éprouve-moi, et connais mes pensées !
Regarde si je
suis sur une mauvaise voie, Et conduis-moi sur la voie de l'éternité ! Psaume 139/23-24
b) Intervention de Dieu auprès d’Abimélec
Genèse 20/3-7
Heureusement
que Dieu veille et intervient comme il l’a fait en Egypte pour empêcher que ses
plans soient contrecarrés par l’inconséquence d’Abraham et préserver
l’avenir :
Si nous sommes infidèles, Il demeure fidèle car il ne peut
se renier lui-même. 2 Tim 2/13
On peut s’étonner que dans cette circonstance, Dieu
désigne Abraham comme un prophète en parlant à Abimélec et recommande au roi
philistin de s’en remettre à la prière du patriarche.
Si nous oublions ce que nous sommes, Dieu lui
ne l’oublie pas. Il ne minimise pas nos erreurs mais ne nous rejette pas pour
autant car Dieu ne se repent pas de ses dons et de son appel. Rom 11/29. L’enfant
de Dieu devrait toujours rester conscient de la position à laquelle la grâce de
Dieu l’a élevé, afin de vivre en conséquence et d’être gardé du mal.
Remarquons que c’est Dieu qui qualifie
Abraham de prophète. Si Abraham avait revendiqué ce titre devant Abimélec, il
n’aurait sans doute pas été crédible, tandis que le philistin est obligé de
s’incliner devant la déclaration divine
Nous aussi,
Dieu nous voit à travers la justice de Christ :Voyez quel amour le Père
nous a témoigné pour que nous soyons appelés enfants de Dieu. Et nous le
sommes ! 1 Jean 3/1. Si l’adversaire de nos âmes nous
accuse et nous conteste ce titre d’enfants de Dieu en raison de nos défaillances,
nous savons que nous avons un avocat auprès du Père 1 Jean 2/1
c)Obéissance d’Abimélec
Genèse 20/8-10
Abimélec
fait la preuve de sa bonne foi dans cette affaire en obéissant à l’ordre de
Dieu avec promptitude. Il se lève de bon matin et se hâte d’aller trouver
Abraham pour mettre les choses au point.
Quant à Abraham, il lui faut
recevoir les reproches du roi païen.
Le monde sait très bien comment un chrétien devrait
marcher et quelle humiliation quand c’est le croyant qui doit être repris par
le non croyant !
d) La réponse d’Abraham
Genèse 20/11-13
Les excuses qu’Abraham avance montrent :
-d’une part qu’il juge les autres sans preuve et sur des
suppositions : Je me disais qu’il n’y avait sans doute aucune crainte
de Dieu dans ce pays. Or Abimélec était sensible à la voix de Dieu
puisqu’il a compris le songe par lequel Dieu lui a parlé, il s’est empressé d’y
obéir et il a donné des présents somptueux pour expier sa faute et prouver sa
bonne foi.
-d’autre part, il ne fait pas encore pleinement confiance à
Dieu pour le protéger : on me tuerait à cause de toi. Pourtant les
promesses de plus en plus précises se sont multipliées de la part de l’Eternel
lui montrant que Dieu avait encore des projets à réaliser sur sa vie et celle
de Sarah et les expériences de dialogue intime avec Dieu auraient du le rendre
inébranlables.
En fait il avait établi de longue date un principe de
mensonge dans sa vie (v13) et l’expérience catastrophique de l’Egypte n’avait
pas suffit à le libérer entièrement de ce travers. Or quand on échoue à un
examen prévu par Dieu, on doit généralement le repasser un peu plus tard… C’est
sans doute pour cela que Dieu a permis ce séjour à Guérar afin que soit remis
en lumière ce « vice caché » et qu’il puisse être définitivement
extirpé de son cœur avant la naissance d’Isaac. Car Dieu ne peut bénir tant que
subsiste un péché caché qui n’a pas été jugé et abandonné.
Cet
épisode nous met en garde contre les a priori que nous pouvons avoir et qui
inspirent nos décisions. Il nous rend aussi attentifs aux conséquences
douloureuses que peuvent engendrer nos doutes et nos craintes. Que Dieu nous
aide à nous juger nous-mêmes, à débusquer les « petits renards qui
ravagent les vignes » Cant 2/15 et à renoncer résolument
à tout ce qui entrave notre marche chrétienne.