VIE DE L'APÔTRE PAUL - IV
VIE DE L’APOTRE PAUL (premier
voyage missionnaire- suite)
d) Icône.
Nouvelle étape pour Paul et Barnabas mais toujours la même démarche. Ils
s’adressent d’abord aux juifs dans la synagogue, là où on invoque déjà le seul
et unique vrai Dieu et où nos deux messagers apportent la bonne nouvelle de
Jésus. On retrouve là une manifestation de cet amour ardent que Paul ressent
pour ceux de sa nation et qu’il exprime en Romains 9/3. Comme précédemment de
nombreux cœurs sont touchés mais l’opposition se manifeste. Cependant les
apôtres ne se laissent nullement intimider. Ils demeurent dans cette ville
assez longtemps et Dieu les encourage en accompagnant leur prédication de
prodiges et de miracles. Pourtant le ton monte et la persécution devient
violente. Paul et Barnabas,
ayant appris qu’on cherchait à les lapider, obéirent à la parole du Seigneur
qui avait dit : « Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez
dans une autre », et ils s’enfuirent d’Icône. Ils avaient dû beaucoup
endurer, car, longtemps après, Paul écrivait à Timothée : « Tu as
pleinement compris… mes persécutions, mes souffrances, telles qu’elles me sont
arrivées à Antioche, à Icone et à Lystre », mais, ajoute-t-il avec un
profond sentiment de reconnaissance, « le Seigneur m’a délivré de
toutes » (2 Timothée 3:11).
e) Lystre. Paul et Barnabas n’ont pas
quitté Icône pour sauver leur vie. Paul dira plus tard : je ne fais pour moi-même aucun cas de ma vie,
comme si elle m'était précieuse, pourvu que j'accomplisse ma course avec joie,
et le ministère que j'ai reçu du Seigneur Jésus, d'annoncer la bonne nouvelle
de la grâce de Dieu. Mais ils savaient que leur œuvre était loin
d’être terminée. S’il devenait impossible de continuer à Icône c’est donc qu’il
leur fallait aller plus loin. A Lystre
les deux apôtres se retrouvèrent dans un territoire particulièrement marqué par
l’idolâtrie. Les grecs avaient peuplé le ciel, la terre et la mer de toutes
sortes de dieux et de déesses. La divinité en honneur à Lystre était Jupiter, que les païens
s’imaginaient être le maître des dieux et celui qui, du haut du ciel, lançait
la foudre. Une autre divinité était Mercure, dieu de l’éloquence. On racontait
que dans les temps reculés, Jupiter, accompagné de Mercure qui portait la
parole, était venu dans cette même contrée de Lycaonie pour punir les hommes
méchants.
Parmi ses auditeurs, Paul remarqua un infirme. Cet homme qui
n’avait jamais marché était captivé par le message qui était annoncé et tandis
qu’il le recevait, la foi naissait et grandissait dans son cœur. Car :
« la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend de la parole
de Dieu » (Romains 10:17). Cela pouvait se voir dans son regard. Alors
l’apôtre prononça, avec l’autorité du Saint Esprit : « lève-toi,
droit sur tes pieds » et la guérison fut complète et instantanée. Aussitôt
la foule, nourrie des superstitions religieuses grecques y vit une
manifestation de ces faux dieux qu’on lui avait appris à craindre. Quel
aveuglement ! Et pour les messagers du Seigneur, quelle souffrance d’être
l’objet d’une telle idolâtrie ! C’est cependant pour eux une nouvelle
occasion de proclamer la vérité et de mettre en évidence les caractères du seul
et unique vrai Dieu : créateur de toutes choses, il se plait à faire du
bien aux hommes matériellement (nourriture) et moralement (joie).
Mais que se passe-t-il ? On a peine à le croire !
Cette foule que les apôtres ont eu tant de mal à persuader qu’ils n’étaient pas
des dieux, s’acharne maintenant sur Paul pour le mettre à mort par lapidation
parce qu’elle a été influencée par des juifs furieux venus d’Antioche et
d’Icône. Combien l’homme est inconstant et versatile ! Jésus le savait
bien (Jean 2/23-25) et il est bon que nous nous en souvenions aussi. Jérémie
17/5
Ces meurtriers croyaient bien être arrivés à leur fin. Mais la puissance divine,
puissance de vie, avait gardé Paul de la mort, sous les coups. Fortifié par
elle, malgré ses blessures l’apôtre se lève, rentre dans la ville et le
lendemain poursuit, avec Barnabas, son voyage d’évangélisation. Quel courage,
quelle détermination, quelle persévérance, quel amour pour les perdus !…
f) Derbe La persécution qui chasse les apôtres de
ville en ville a pour effet d’accélérer la propagation de l’évangile tant il
est vrai que le diable fait une œuvre qui le trompe. Ici aussi des hommes et
des femmes se convertissent à Jésus Christ : Le nom d’un de ceux qui
crurent alors nous a été conservé ; c’est Gaïus qui, plus tard, devint
l’un des compagnons de Paul et qui est, peut-être, le même à qui Jean adressa
sa troisième épître (Actes 20:4).
g)Retour Il restait encore bien du travail à faire,
bien des lieux à évangéliser. Mais à ce moment de leur périple les deux apôtres
semblent avoir été pressés par deux impératifs : visiter les nouveaux
chrétiens pour fortifier leur foi puis retourner vers ceux qui les avaient
envoyés pour rendre compte de la mission accomplie.
Visiter les nouveaux chrétiens exigeait de repasser par ces
différentes villes où ils avaient été si brutalement persécutés et avaient même
failli perdre la vie. Mais le souci qu’ils avaient pour tous ceux qu’ils
avaient « engendrés » dans la foi ne laissait place à aucune
hésitation. Cela rappelle la comparaison que fait Jésus entre le berger et le
mercenaire. Jean 10/11 à 13. A l’image du Seigneur, Paul et Barnabas avaient un
cœur de berger.
L’objectif qu’ils poursuivent maintenant est surtout de
laisser derrière eux des églises solides capables de tenir et de grandir dans
la foi. Pour atteindre ce but, ils se servent de trois
« outils » :
1- L’enseignement qu’ils dispensent aux croyants
pour les encourager. On remarque qu’ils ne minimisent pas les difficultés. Paul
rappellera aussi à Timothée cette vérité. (2Tim 3/12) Et Jésus de même,
insistait sur le prix à payer pour le suivre. Luc 14/26-33 Gardons nous
d’annoncer un évangile édulcoré qui ne produit que des croyants chancelants. 2
Tim 2/3 Souffre avec moi comme un bon soldat de Jésus Christ disait Paul à son
enfant dans la foi.
2-
La
nomination d’anciens : Paul explique dans les épîtres à Timothée et à Tite ce qu’il
entend par ce terme d’ancien. Ce sont des croyants affermis, donnant un
témoignage irréprochable, (hospitalier,
ami des gens de bien, modéré, juste, saint, tempérant –Tite 1/8), qui veillent sur le
« troupeau ». Ils doivent être capables d’encourager par la
prédication, l’enseignement, l’exhortation selon la saine doctrine et de
réfuter les contradicteurs. Paul et Barnabas les font nommer par l’ensemble des
chrétiens qui les connaissent et les reconnaissent qualifiés pour cette
fonction.
3-
La
prière et le jeûne. L’enseignement, la nomination des anciens sont certes de la plus
haute importance pour la bonne marche de l’église. Mais les apôtres sont
conscients que par-dessus tout, c’est Christ qui est le chef de son église, la
tête du corps que forme l’ensemble des croyants. C’est pourquoi ils prennent le
temps de jeûner et de prier. Comment auraient-ils pu quitter tous ces néophytes
et rester dans la paix à leur sujet s’ils n’avaient pu les recommander au
Seigneur dans la foi, dans la certitude que Dieu veillerait avec soin sur ceux
qui étaient devenus désormais « membres de son peuple, gens de sa
maison » ?
h) Antioche Enfin les voilà
de retour « à la maison ». Pour Paul et Barnabas, ce n’est ni à
Tarse, ni à Chypre (dont ils étaient respectivement originaires) qu’ils avaient
hâte de retourner mais à Antioche d'où ils avaient été recommandés à la
grâce de Dieu pour l’œuvre qu'ils venaient d'accomplir. Là se
trouvait leur vraie famille spirituelle, ceux qui avaient reconnu leur appel et
s’étaient engagés à leurs côtés. C’est à eux qu’ils vont raconter ce qu’ils ont
vécu pendant tout ce long voyage. Mais que racontent-ils exactement ? Les
souffrances, les persécutions ? sans doute en ont-ils parlé aussi mais ce
qui remplit leur cœur et qu’ils veulent partager c’est « ce que Dieu a
fait avec eux, et comment il a ouvert aux nations la porte de la foi. »
Cette expression : « la porte de la foi » rappelle cette
exhortation de Jésus (Luc 13/24) « Efforcez vous d’entrer par la porte
étroite ». La foi en Jésus est bien une porte, la seule porte qui nous
permette d’avoir accès au salut et à la vie éternelle. Cette porte a été
ouverte par Dieu lui-même, lorsqu’il a donné son fils unique en sacrifice pour
le péché. Tout homme peut y entrer librement. C’est à lui de décider de faire
ce pas.
Nul doute que l’église s’est réjouie de
toutes ces bonnes nouvelles tout comme elle s’est réjouie de retrouver ces deux
frères bien-aimés partis depuis si longtemps . Que d’actions de grâce et
de louanges ont du monter vers Dieu de cette église d’Antioche !…