VIE DE L'APÔTRE PAUL V
VIE DE L’APOTRE PAUL –V- (Grave problème
doctrinal)
V/ GRAVE PROBLEME DOCTRINAL (Actes 15)
a) Le problème est posé (v1 à 5)
Voilà que la joie suscitée
par le retour de Paul et Barnabas à Antioche et par le récit qu’ils ont fait
des merveilles accomplies par Dieu est ternie par l’arrivée de chrétiens venant
de Jérusalem. Après avoir essayé de saper l’œuvre de Dieu par la persécution
venue de l’extérieur, l’adversaire cherche maintenant à nuire de l’intérieur.
En effet, ces chrétiens d’origine juive sèment le trouble en prétendant que les
non-juifs qui acceptent la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ doivent aussi se
soumettre au rite de la circoncision prescrit par la loi de Moïse.
Paul et Barnabas s’opposent
fermement à cette exigence qui revient à nier que le salut ne dépend que de la
foi au sacrifice parfait de Jésus. (Gal 2/5) Dans cette discussion ce qui est
en jeu, c’est la vérité et la liberté de l’évangile ainsi que Paul l’expose
dans le chapitre 2 de l’épître aux Galates.
Mais qui va trancher, qui va
servir d’arbitre. Les chrétiens d’Antioche sont d’avis d’envoyer quelques
frères dont Paul jusqu’à Jérusalem pour consulter les premiers apôtres sur ce
sujet, quant à Paul c’est par une révélation que Dieu lui confirme la nécessité
pour lui de refaire, quatorze ans après, ce voyage pour rencontrer les anciens.
(Gal 2/2) Même aux heures de crise et d’urgence, ce fidèle serviteur de Dieu
reste dépendant de son Maître. Si Paul, s’appuyant sur sa ferme conviction,
avait voulu régler seul le problème qui avait surgi à Antioche, il aurait
risqué d’être cause d’une scission entre les croyants d’origine juive et les
non-juifs. Nous pouvons rendre grâce à Dieu pour la sagesse que Paul a
manifestée dans cette circonstance et pour la façon dont Dieu veille sur son
église.
Quand la prudence fait défaut, le peuple tombe ; Et
le salut est dans le grand nombre des conseillers.
Il est curieux de constater que
les mêmes récits racontés par Paul et Barnabas causent chez certains frères une
grande joie et chez d’autres une polémique. En fait on remarque encore souvent
ces deux sortes de réactions dans l’église d’aujourd’hui. Lorsqu’une personne
s’approche du Seigneur, certains se réjouissent sans réserve, d’autres pensent
immédiatement à ce qu’il faut « exiger » d’elle (changement de
« look », de mode de vie, etc…) On semble oublier que le même Saint
Esprit qui l’a convaincue d’accepter Christ comme Seigneur et Sauveur est
encore capable de lui parler, de la façonner, comme il l’a déjà fait et le fera
encore en chacun de nous.
b) On en discute (v 6 à
21)
Les apôtres et les anciens
comprennent que le sujet est d’une importance telle qu’ils doivent se réunir
pour l’examiner ensemble devant Dieu. Lors de cette assemblée le discours de
Pierre est décisif . Il souligne plusieurs points importants :
-Dieu connaît les cœurs
contrairement aux hommes qui s’arrêtent aux apparences extérieures
-Dieu n’a fait aucune
différence entre juifs et non juifs puisqu’il a donné son Saint Esprit de la
même manière aux uns et aux autres.
-C’est par la foi que les cœurs
sont purifiés non par un rite quel qu’il soit
-La loi qu’on voudrait imposer
aux païens, jamais aucun juif n’a pu y obéir intégralement.
-Le salut est une grâce, un don
accordé par le Seigneur à tout homme quelle que soit son origine.
Remarquons que Pierre
compare la loi à un joug pesant, insupportable. A sa place Jésus nous en
propose un autre : Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car
je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car
mon joug est doux (aisé), et mon fardeau léger. Matthieu 11/29-30
Lorsque
Barnabas et Paul prennent la parole à leur tour, tout esprit de contestation
semble avoir disparu de cette assemblée. Ils n’ont plus qu’à compléter le
témoignage de Pierre évoquant Corneille et les siens en racontant ce qu’ils ont
vu des œuvres glorieuses de Dieu au
milieu des nations. Quel réconfort cela a du être pour Paul de voir que Dieu
lui-même prenait les choses en mains sans qu’il ait à « se battre »
pour faire prévaloir son opinion. N’est-ce pas là un enseignement que nous
aurions intérêt à mettre en pratique ? Quand on est convaincu d’être dans
la pensée de Dieu, pourquoi déployer tant d’énergie pour imposer son point de
vue au lieu de laisser Dieu le faire à sa manière et au moment opportun. On
arrive ainsi plus sûrement à un consensus en occasionnant beaucoup moins de
blessures.
Enfin
Jacques se lève pour apporter la conclusion. Il était apparemment un des
responsables les plus estimés de l’assemblée de Jérusalem. Paul dit en Galates
1/19 qu’il était un des frères du Seigneur. C’est lui l’auteur de l’épître de
Jacques.
Il résume le témoignage de
Pierre par ces mots (version Second 21) : Dieu est intervenu pour
choisir parmi les nations un peuple qui porte son nom (Actes15/14)
Autrement dit, le programme de Dieu n’est pas seulement de sauver des individus
mais de faire avec eux un peuple qui lui appartienne, qui s’appelle de son nom,
qui lui serve de témoin ; et comment ce peuple sera-t-il un témoin
crédible s’il est divisé ?
Il montre, et c’est important, la correspondance entre les faits
qu’ils peuvent observer (conversions et miracles parmi les
« gentils ») et la Parole de Dieu qui annonçait ces choses. C’est une
règle générale à toujours respecter si l’on veut rester dans la vérité et un
sain équilibre : d’une part, la Parole doit se traduire de façon concrète
dans nos vies ; d’autre part notre expérience doit être en corrélation
avec la Parole
Enfin il définit une ligne de conduite simple,
destinée à éviter à l’avenir que les frères d’origine non-juive soient une
cause de scandale criant pour les observateurs de la loi de Moïse répandus à
l’époque dans tout le bassin méditerranéen (v21). Elle contient 4 directives
portant sur des points précis au sujet desquels les païens étaient connus pour
leur négligence : une spirituelle= se détourner de l’idolâtrie, une
morale =fuir l’inconduite sexuelle , deux d’ordre alimentaire=éviter
les animaux étouffés et le sang. Les deux premières sont certes
incontournables, quel que soit le milieu dans lequel on vit. Quant aux deux
dernières elles sont plus spécifiquement destinées à ne pas choquer. Car Jésus
a dit clairement que Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille
l’homme mais ce qui sort de sa bouche Matthieu 15/11. Et Paul répétera ce principe aux Romains et aux Corinthiens. Par exemple : Romains 14:20
Pour un aliment, ne détruis pas l’œuvre de
Dieu. A la vérité toutes choses sont pures; mais il est mal à l'homme, quand il
mange, de devenir une pierre d'achoppement.
A nous, à notre tour,
de découvrir, au sein du contexte particulier dans lequel nous vivons, quelles
sont les restrictions à notre liberté de chrétiens que nous pouvons accepter,
dans le but de ne pas être des obstacles à l’œuvre de Dieu sans pour autant
faire de compromis par rapport à notre foi.
Paul
écrit dans la première épître aux Corinthiens au chapitre 9 verset 19 :
Car,
bien que je sois libre à l'égard de tous, je me suis rendu le serviteur de
tous, afin de gagner le plus grand nombre.
Avec les
Juifs, j'ai été comme Juif, afin de gagner les Juifs ; avec ceux qui sont sous
la loi, comme sous la loi (quoique je ne sois pas moi-même sous la loi), afin
de gagner ceux qui sont sous la loi ; avec ceux qui sont sans loi, comme sans
loi (quoique je ne sois point sans la loi de Dieu, étant sous la loi de
Christ), afin de gagner ceux qui sont sans loi. J'ai été faible avec les
faibles, afin de gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous, afin d'en sauver
de toute manière quelques-uns.
L’avis
exprimé par Jacques reçoit l’approbation de tous. La question était difficile
et aurait pu diviser l’église, mais parce qu’on a cherché la pensée de Dieu,
entendu les témoignages, examiné les Ecritures, écouté la voix de l’Esprit
parlant au travers des divers intervenants, la solution est devenue claire et
le débat a finalement contribué à l’unité.