50 ans de marche avec Dieu
Aujourd’hui, j’aimerais rendre grâce à Dieu d’une façon
toute spéciale et aussi encourager vivement les jeunes à construire leur
vie sur Dieu, car ce 10 Juin 2012 est une date très particulière pour moi. Figurez
vous que cela fait exactement 50 ans jour pour jour que j’ai été baptisée.
Le 10 Juin 1962, quand je me suis engagée publiquement avec Dieu, j’avais 15 ans. Depuis une année déjà j’avais compris que j'étais irrémédiablement pécheresse que malgré tous mes efforts je ne pourrais jamais me changer moi-même, seul le sang de Jésus versé à la croix pouvait me purifier et me procurer le pardon de Dieu. Je m’étais donc tournée vers Dieu et j’avais expérimenté la paix d’être réconciliée avec lui. Mais il manquait quelque chose d'essentiel à ma démarche: reconnaitre Jésus non seulement comme mon sauveur mais aussi comme mon Seigneur, celui à qui je soumettrais désormais ma volonté, mes choix, mes décisions...Il m’avait fallu plusieurs mois pour accepter de donner à Dieu la place qui lui revenait dans ma vie. Mais en demandant le baptême je faisais ce jour là acte d'obéissance et de reddition complète, je promettais au Seigneur qu’avec sa force je me soumettrais à l’avenir à tout ce qu’il me demanderait. Je savais qu’il m’aimait, que tout ce qu’il me demanderait serait pour mon bien, je pouvais lui faire confiance. D’ailleurs il avait payé le prix du sacrifice de Jésus pour que je lui appartienne. Il était digne d’être le maître incontesté de toute mon existence.
Le 10 Juin 1962, quand je me suis engagée publiquement avec Dieu, j’avais 15 ans. Depuis une année déjà j’avais compris que j'étais irrémédiablement pécheresse que malgré tous mes efforts je ne pourrais jamais me changer moi-même, seul le sang de Jésus versé à la croix pouvait me purifier et me procurer le pardon de Dieu. Je m’étais donc tournée vers Dieu et j’avais expérimenté la paix d’être réconciliée avec lui. Mais il manquait quelque chose d'essentiel à ma démarche: reconnaitre Jésus non seulement comme mon sauveur mais aussi comme mon Seigneur, celui à qui je soumettrais désormais ma volonté, mes choix, mes décisions...Il m’avait fallu plusieurs mois pour accepter de donner à Dieu la place qui lui revenait dans ma vie. Mais en demandant le baptême je faisais ce jour là acte d'obéissance et de reddition complète, je promettais au Seigneur qu’avec sa force je me soumettrais à l’avenir à tout ce qu’il me demanderait. Je savais qu’il m’aimait, que tout ce qu’il me demanderait serait pour mon bien, je pouvais lui faire confiance. D’ailleurs il avait payé le prix du sacrifice de Jésus pour que je lui appartienne. Il était digne d’être le maître incontesté de toute mon existence.
La suite de ma marche avec Dieu a été une succession
d’étapes au cours desquelles le Seigneur m’a replacée devant cet engagement
comme pour me demander si dans telle ou telle circonstance précise, j’étais
toujours d’accord pour qu’il soit le Maître et moi la servante soumise. En même
temps j’ai pu constater que Lui aussi s’était engagé envers moi et il n’a
jamais manqué de remplir largement sa part du contrat. A bien des reprises j'aurais pu me décourager, tomber, retourner en arrière. Mais mon Père Céleste a veillé sur moi avec un tendre soin et une patience infinie, me gardant et m'éduquant pas à pas. Si je suis encore debout aujourd'hui, c'est parce que lui m'a tenu par la main. "Oui tu as délivré mon âme de la mort, mes yeux des larmes, mes pieds de la chute. " Ps 116/8
Ainsi alors que j'avais 18 ans, le Seigneur m’a demandé de renoncer à
tous les projets d’avenir que j’avais échafaudés pour partir comme missionnaire
en Afrique. J’avoue que j’ai un peu discuté avec Dieu : je m'estimais trop
jeune, inexpérimentée, j'étais sûre de ne jamais supporter le climat, je ne reverrais
plus ma famille que de loin en loin (tous les trois ans)… Mais le Seigneur a confirmé son appel de
multiples façons et répondu avec précision à chacune de mes objections de telle sorte que j’ai fini par accepter de faire plier ma volonté devant la
sienne. Combien je suis reconnaissante de la bénédiction que Dieu a déversée
sur ma vie et de tout ce que j’ai pu voir de la grandeur de son œuvre dans ce
pays qui est devenu ma seconde patrie.
A l’âge de 20 ans, tandis que je servais le Seigneur
selon l’appel qu’il m’avait adressé, je suis tombée malade et j’ai vraiment eu
le sentiment que j’allais mourir. Là encore j’ai discuté avec Dieu :
« Je n’ai pas encore fait grand-chose pour toi, et puis si je pars
maintenant mes parents vont avoir beaucoup de chagrin… » En même temps je
pensais au roi Ezechias à qui Dieu avait accordé 15 années supplémentaires et
qui les avait très mal utilisées et je ne voulais pas qu’il en soit de même
pour moi. Finalement au milieu de la nuit j’ai rendu les armes et j’ai dit à
Dieu : « si tu veux me reprendre maintenant, je suis prête »
Presque aussitôt un verset s’est imposé à mon esprit : « il le
retrouva par une sorte de résurrection. » (Heb 11/19) Le matin, dès que j’ai pu lire
ma Bible le premier verset qui est tombé sous mes yeux est
celui-ci : « Je ne mourrai pas je vivrai et je raconterai les
œuvres de l’Eternel ».(Psaume 118/17) En fait le médecin a diagnostiqué une encéphalite. Un orphelin, à la pouponnière venait de mourir de cette maladie et une européenne avait du être rapatriée d'urgence. Moi-même
j’ai commencé à me paralyser des 4 membres. Mais comme le Seigneur me
l’avait promis, il m’a guéri complètement et je n'ai gardé aucune séquelle.
En partant pour l’Afrique, j’avais
accepté l’idée que peut-être je ne me marierais jamais. Mais c’était plus
important à mes yeux de consacrer ma vie au service de Dieu. De toute façon il
était totalement hors de question pour moi d’épouser quelqu’un qui n’aurait pas reçu
le même appel et la même vision que moi pour l’œuvre du Seigneur.
Pourtant au bout de 6 ans, Dieu m’a permis de rencontrer celui qu’il avait
prévu pour moi et qui me correspondait exactement. Nous avons pris soin l’un et
l’autre d’acquérir la ferme conviction que ce projet était dans le plan de Dieu
pour nos vies. Puis nous nous sommes mariés et nous avons continué à
travailler ensemble dans la mission en
traduisant la Parole de Dieu en fulfuldé, en encourageant l’église locale, en
évangélisant, implantant de nouvelles églises, formant de jeunes serviteurs de
Dieu. Dieu nous a comblés de bien des manières. Les premières années, nous
étions soutenus financièrement par une seule église d'une soixantaine de membres.
Ils faisaient une collecte une fois par mois et nous en envoyait le produit.
Nous ne savions jamais d’avance combien il y aurait. Mais nous n’avons jamais
manqué de rien. Nous n'avions pas d'économies mais quand un besoin exceptionnel se présentait, Dieu pourvoyait toujours, souvent d’une façon inattendue.
Au début nous n’avions qu’une petite 2cv, mais sur
les pistes sahéliennes, parsemées d’épines aussi dures que des pointes d’acier,
ce n’était pas l’idéal. Nous crevions à tout bout de champs. Et avec deux
enfants, c’est devenu vraiment problématique. Sans en parler à personne, nous en
avons fait un sujet de prière et dès le courrier suivant, nous avons reçu un
chèque avec la mention : « pour changer votre voiture ». Il
couvrait exactement la différence entre la vente de notre vieille 2cv et
l’achat de la voiture que nous avions prévu d’acheter.
Notre station missionnaire était située loin de la
capitale et les conditions médicales étaient précaires. Combien de fois Dieu
est-il intervenu dans la santé de nos enfants, combien de fois nous a-t-il protégés de graves dangers, je serais incapable de le dire…
Un jour, un coup d’Etat a éclaté. Ce n'était pas le premier dont nous étions témoins, mais cette fois, la tournure que
prenaient les évènements m’inquiétait. C’était le moment
pour nous de rentrer en congé. Nous suivions donc tout cela d’un peu loin.
Cependant à l’idée de retourner au Burkina, mon enthousiasme était en berne.
J’ai prié en disant au Seigneur : « Si tu veux vraiment que nous
retournions là-bas, montre le moi clairement ». Très peu de temps après,
nous avons reçu une lettre d’un chrétien de notre église qui, en conclusion des
quelques nouvelles qu’il nous donnait disait : « nous avons hâte que
vous reveniez parce que vous êtes nos bergers ». A ce mot de berger une
petite voix se fit entendre dans mon cœur : « berger qui aime et entoure les
brebis ou mercenaire qui s’enfuit quand il voit le danger ? »
Aussitôt j’ai compris et répondu « oui, Seigneur, je veux avoir un cœur de
berger. Je repartirai »
Quelques années plus tard, le Seigneur nous a montré
que le temps était venu pour nous de rentrer définitivement en France. C’était le grand saut
dans l’inconnu. Partis chacun célibataire, nous revenions avec quatre enfants
et juste quelques affaires personnelles. Là encore nous avons été confondus par
la providence de Dieu qui en très peu de temps a pourvu à tout ce dont nous
avions besoin : meubles, électroménager, vêtements d’hiver et même une
maison à nous. Le Dieu qui a promis de rendre au centuple ce que nous
abandonnions pour lui a vraiment honoré ses promesses.
Trois mois après notre retour, notre fils Patrick
âgé de 13 ans, encore peu accoutumé à la circulation dans nos villes a été
renversé par une voiture. Résultat: coma d'emblée, traumatisme
crânien, hémiplégie, aphasie. Le chef du service de soins
intensifs à Bordeaux nous a prévenus : "on peut s’attendre au meilleur
comme au pire." Quand nous nous sommes placés devant Dieu, le Seigneur nous a
demandé de lui abandonner notre enfant. Il nous était impossible de prier pour
sa guérison. Par contre, quand j’ai réalisé qu’il pouvait rester toute sa vie
infirme moteur cérébral j’ai clairement entendu Dieu me demander :
« Et même si je permettais cela, est-ce que tu croirais encore à mon
amour ?» La réponse n’a pas été facile à donner. Mais finalement en repensant à toutes les preuves de son amour dont Dieu avait ponctué ma route,
j’ai pu dire : « oui, Seigneur, je ne comprendrais sans doute pas
pourquoi tu fais cela mais je croirais encore que c’est par amour ». Dieu
dans sa bonté a complètement relevé Patrick. Que son nom soit béni.
Il m'est impossible de relater, ni même de me rappeler toutes les expériences faites avec Dieu au cours de ces 50 années. Mais mon coeur déborde de reconnaissance envers ce Dieu si bon et si fidèle.
Aujourd’hui je voudrais comme tout à nouveau me redonner pour mot d’ordre
cette parole de Paul aux philippiens :
Non,
certes, je ne suis pas encore parvenu au but, je n’ai pas atteint la
perfection, mais je continue à courir pour tacher de saisir le prix. Car
Jésus-Christ s'est saisi de moi.
Elisabeth Boutinon