VIE D'ABRAHAM- II/F- MORT ET ENSEVELISSEMENT DE SARAH
F/ mort et ensevelissement de Sarah
Genèse
23/1-4
L’épouse fidèle qui a accompagné Abraham partout, acceptant
avec lui de quitter la Mésopotamie pour aller vers l’inconnu, attendant comme
lui la venue du fils promis, celle qui a enfin donné naissance à Isaac,
l’enfant bien-aimé, Sarah est décédée. Combien on peut comprendre que le
patriarche pleure sur ce corps désormais sans vie ! S’il a su par la foi
obéir à Dieu quand il lui demandait de sacrifier son fils, on voit bien ici
que, pour autant, le patriarche n’est pas un homme désincarné. Il éprouve des
sentiments profonds, des émotions qu’il n’a pas honte d’exprimer.
Il
nous faut tous un jour quitter cette terre par la mort car il n’y a aucun
espoir pour l’homme ici-bas. Comme Abraham, l’enfant de Dieu est amené à
connaître les larmes du deuil. Mais il ne peut s’affliger comme le monde car il
a en lui l’espérance de la résurrection. 1 Thess 4/13-14 . La mort et le
deuil sont une conséquence du péché. Mais Apoc 21/4 nous promet qu’au
rétablissement de toutes choses, ils seront abolis pour toujours
On
ne peut pas être privé des siens par la mort sans en souffrir. Mais on ne peut
pas demeurer dans cette douleur et en vivre. Il arrive un moment où il faut se
lever de devant son mort, non pour l’oublier mais pour fixer le regard de la
foi sur le domaine de la vie. Le chrétien contemple par la foi le jour de la
résurrection et c’est ce qui lui donne la force de se lever. Il sait que la
mort est la limite de la puissance de Satan mais où Satan finit Dieu commence.
Abraham avait vécu
d’étape en étape une vie de mort à lui-même et de marche par la foi :
départ de Charan et de la maison de son père, (on dit que partir c’est mourir
un peu), choix laissé à Lot lors du conflit avec les bergers, renvoi d’Agar et
Ismaël, sacrifice de Morija… et c’est dans le prolongement de cette longue
expérience de renoncement et de foi dans la perfection des plans de Dieu qu’il
vit ces moments difficiles et se lève de devant son mort pour faire la démarche
qui suit. Il se présente aux fils de Heth comme étant étranger au milieu d’eux.
En cherchant à acquérir un sépulcre parmi les fils de Heth, il ne cherche
nullement à échapper à ce statut d’étranger, mais il témoigne de sa foi dans
les promesses de Dieu de donner ce pays à sa postérité et de sa foi dans la
résurrection. Cette espérance l’animait déjà lorsqu’il a affirmé aux serviteurs
restés avec l’âne au pied du Mont Morija « nous reviendrons. »
Nous aussi, nous sommes étrangers et voyageurs sur cette terre et avec l’auteur de l’épitre aux Hébreux (13/14) nous disons : « nous n’avons pas ici bas de cité permanente mais nous cherchons celle qui est à venir ».
Genèse 23/5-16
« Tu es un prince de Dieu au milieu de nous »
disent les fils de Heth. Quel magnifique témoignage. La promesse de Dieu reçue
au début de son appel s’accomplit : « je rendrai ton nom grand »
Gen 12/2 Quel contraste avec la relation de Lot et des habitants de Sodome (chap. 19:9) Les Héthiens auraient été heureux
de faire une faveur à Abraham et de lui offrir une possession au milieu d’eux.
L’occasion était belle pour Abraham d’en profiter. Mais Abraham reste humble.
Par deux fois il est dit qu’il se prosterna devant le peuple du pays. Il ne
veut recevoir de faveur que de Dieu. Pas plus qu’il n’a accepté les biens du
roi de Sodome, il n’acceptera pas une parcelle et une caverne qu’il n’aura pas
payés à leur juste prix. Il ne veut être redevable de rien à personne, c’est la
condition de sa liberté et de son indépendance. S’il se plie aux règles de
bienséance de la culture locale, il ne se laissera pas ligoter en se faisant
leur obligé. Il sait bien que les « cadeaux » du monde ne sont jamais
entièrement gratuits.
Le chrétien également se fait
reconnaître par sa parfaite honnêteté et son refus de se laisser assimiler par
le monde. Rom 13/8 Ne devez rien à personne, si ce n'est de vous aimer les
uns les autres ; car celui qui aime les autres a accompli la loi.
2 Cor 8/20 car nous
recherchons ce qui est bien, non seulement devant le Seigneur, mais aussi
devant les hommes.
1 Thess 4/12 que vous vous
conduisiez honnêtement envers ceux du dehors, et que vous n'ayez besoin de
personne.
Les fils de Heth ne comprennent certainement pas les
motivations d’Abraham. Pourquoi tant des discours pour une simple tombe ?
Ne pouvait-il pas enterrer sa femme beaucoup plus simplement ? Ils ne
pouvaient savoir qu’ Abraham avait en vue la possession future du pays. Dans
Hebreux 11/13 nous lisons : C'est
dans la foi qu'ils sont tous morts, sans avoir obtenu les choses promises ;
mais ils les ont vues et saluées de loin, reconnaissant qu'ils étaient
étrangers et voyageurs sur la terre. Parvenu à la fin de sa vie, Abraham croyait encore fermement
à l’accomplissement des promesses même s’il ne devait pas le voir de ses yeux.
Quelle foi magnifique ! C’est à cause d’elle qu’il a soigneusement choisi
le lieu où serait déposé le corps de Sarah car cette caverne de Macpéla allait
être pour lui et ses descendants un lieu prophétique. Gen 49/29-32
Ephron connaissaient la valeur du champ qu’Abraham
voulait acquérir et le patriarche au cœur droit et pur paye en « argent
ayant cours chez le marchand » : 400 sicles. Mais pour Abraham, ce
champ constituait les arrhes de l’héritage que Dieu lui réservait. Sa foi le
transporte dans l’avenir de Dieu. Il voit les choses comme Dieu les voit. Il
les estime non selon « l’argent qui a cours chez le marchand » mais
selon le « sicle du sanctuaire ».
Quelle est notre façon à nous
d’évaluer les choses ? Quelles sont nos valeurs ? Voyons nous nos
vies, nos circonstances et tout ce qui nous entoure dans la perspective à court
terme d’ici bas ou laissons nous Dieu nous entraîner dans sa vision des choses,
dans la perspective de l’éternité ?
Genèse 23/17-20
Ainsi, bien qu’il ait reçu de Dieu la promesse que tout le pays lui
appartiendrait à lui et à sa postérité, Abraham aura en tout et pour tout comme
seule possession ce sépulcre, témoin de sa foi. Cela lui suffisait car ce qu’il
recherchait c’est une patrie céleste et de tous ceux qui ont cette même
espérance il est dit : C'est pourquoi Dieu n'a pas honte d'être appelé leur Dieu, car il leur a
préparé une cité. Heb 1