LA VIE D'ABRAHAM - SEJOUR EN EGYPTE

B - SEJOUR EN EGYPTE

1/ La famine : Genèse 12/10
Tout allait bien jusqu’ici pour Abram, presque trop bien. Car lorsque nous nous croyons forts, capables de gérer notre vie, le danger nous guette. 1 Cor 4/10 ; Prov 16/18 Voilà que la famine survient. On comprend que cela représentait pour Abram une menace sérieuse car, on le sait, il avait acquis à Charan de nombreux troupeaux. L’étape de Charan ne faisait pas partie du programme de Dieu. Elle a été l’étape de l’enrichissement et ces possessions ont constitué le premier piège dans la marche par la foi d’Abram. La disette menaçait la survie de tout le cheptel. Le problème devait trouver une solution rapide. Il fallait prendre une décision. Hélas, Abram n’a pas pris celle que Dieu aurait voulu qu’il prenne.
Lui, l’homme de foi qui pour répondre à l’appel de Dieu avait accepté de tout quitter semble maintenant avoir oublié la promesse de Dieu de le bénir dans ce pays de Canaan.
Il prend sa décision sous la pression des circonstances sans interroger Dieu sur ce qu’il doit faire. Il ne dresse pas d’autel, il n’invoque pas celui qui l’a guidé pas à pas jusqu’ici et avec qui il a développé une relation intime.
Pourtant ce Dieu si puissant aurait pu le faire vivre au milieu de la famine comme il l’a fait plus tard pour le prophète Elie.
Il n’a pas mesuré les conséquences de son choix.

Comment réagissons nous quand les circonstances adverses nous pressent ? Cherchons nous en premier à trouver une solution par nous-mêmes ou nous réfugions-nous immédiatement dans la prière, à l’écoute de la Parole de Dieu et de son Saint Esprit ? Dieu permet parfois les difficultés pour éprouver notre foi comme il l’a fait pour Abram au travers de la famine. C’est si facile de s’affoler, de s’impatienter et de prendre des décisions hâtives au lieu de passer du temps devant Dieu pour recevoir ses directives et ses conseils. Es 30/1-2. Pour ne l’avoir pas fait, Abram est allé au devant du malheur.

2/ Le mensonge Genèse 12/11-13
Ayant cessé d’invoquer Dieu et de chercher son conseil, non seulement Abram désobéit à l’appel reçu mais il s’engage dans une voie de mensonge, de tromperie. Il compromet gravement Saraï, celle par qui Dieu lui a promis une postérité nombreuse. Il se laisse guider par la peur : « ils me tueront » et par l’égoïsme : « que je sois bien traité ». Où est passée sa foi en Dieu ?

Un premier pas de désobéissance, de négligence dans la dépendance de Dieu entraîne généralement d’autres actes répréhensibles. Le mensonge qu’Abram impose à sa femme est un demi-mensonge puisqu’elle est sa demi sœur mais le but est de faire croire qu’elle n’est pas son épouse. Pour Dieu qui regarde au cœur et aux motivations, il n’y a pas de demi mensonge, pas de demi péché. Il nous dit : « vous serez saints car je suis saint ».Lev 20/28 ; 1 Pierre 1/16 Et les conséquences peuvent être dramatiques. Sachons revenir toujours à cette foi d’enfant qui croit aux promesses du Père même au sein de l’épreuve.

Genèse 12/14-16 Apparemment la stratégie d’Abraham a du succès. C’est merveilleux. Plus de famine en Egypte mais l’abondance. Abraham s’enrichit encore par les somptueux cadeaux de Pharaon et comme il l’avait souhaité, il est bien traité mais c’est en échange de sa femme. De plus il a perdu la communion avec Dieu, bien infiniment plus précieux que toute autre richesse. 1 Pierre 1/7.

C’est le cas hélas de bien des chrétiens qui se laissent gagner par l’esprit du monde. Certes ils peuvent s’estimer heureux, « bien traités » parce que le monde les accueille, les honore peut être, mais ils perdent la relation intime qu’ils avaient avec Dieu, la chaleur de la communion fraternelle et compromettent tout leur avenir sur le plan terrestre et sur le plan de l’éternité. Moïse a eu une toute autre attitude et nous propose un remarquable exemple. Heb 11/24-26. Jacq 1/12. Préférons nous être bien traités dans le monde mais tout perdre sur le plan de la foi ou être mal traités par ce monde mais tout gagner sur le plan de l’éternité ? C’est de notre choix personnel que cela dépend.

3/ La supercherie découverte . Genèse 12/17-19
Dieu s’était engagé à donner par Saraï une postérité à Abram. La désobéissance de son serviteur va-t-elle faire échouer son plan ?. Bien sûr que non ! Rom 3/3 ; 2 Tim 2/13. Dieu va agir en faveur de ce couple alors qu’ils ne le méritent pas. Il protège Saraï pour qu’il ne lui arrive aucun mal et veille sur Abram pour qu’il tire instruction de cette pénible aventure.
On est frappé de constater qu’alors même qu’Abram ne cherche plus la présence de Dieu, ne l’invoque plus, les égyptiens, païens et idolâtres entendent, eux et comprennent à travers les évènements qu’ils vivent la voix de Dieu. C’est le Pharaon lui-même qui reprend l’homme de Dieu, qui met en évidence son péché ! les rôles sont complètement inversés.

Hélas, il n’est pas si rare que les incroyants soient surpris par les inconséquences des chrétiens. « Toi, dans un tel endroit, ça m’étonne !, de telles paroles dans ta bouche, je n’aurais jamais cru !, une telle attitude pour quelqu’un qui va au culte tous les dimanches, je n’en reviens pas ! » Quelqu’un a dit : « tes actes crient si fort qu’ils m’empêchent d’entendre ce que tu dis ». Veillons avec soin sur notre témoignage auprès de ceux du dehors. Combien d’inconvertis sont bloqués dans leur démarche spirituelle par le comportement de ceux qui font profession de servir Dieu.

« Le Pharaon donna ordre à ses gens de le renvoyer ». On ressent dans ces paroles un drame, de la violence. Finis la gloire, les honneurs, la belle vie à la cour de Pharaon. Abram est chassé, humilié et doit encore s’estimer heureux de conserver ses biens. Même si Dieu a veillé pour limiter les dégâts, Abram doit assumer les conséquences de ses actes.

4/ Retour au point de départ. Genèse 13/1-4
Les expressions utilisées dans ce passage sont caractéristiques : il remonta… jusqu’à Béthel… où était sa tente au commencement… l’autel qu’il avait fait précédemment.
Pour retrouver la communion avec Dieu et pouvoir librement l’invoquer à nouveau, Abram doit retourner à son point de départ. L’Egypte avait représenté une chute, il faut maintenant remonter ce qui ne se fait pas sans efforts parfois pénibles.
Il dirige ses marches vers Béthel. Son objectif n’est plus « être bien traité » mais pénétrer à nouveau dans la maison de Dieu, dans son intimité. Le chemin peut être long pour y arriver mais il est déterminé et persévèrera jusqu’au bout. Il se souvient de ces premiers temps où il avait dressé sa tente à Béthel. Il séjournait alors dans la présence de Dieu et c’étaient des moments tellement bénis. Comment a-t-il pu s’en éloigner ?
Là il avait dressé un autel. Qu’est-il devenu pendant tout ce temps ? Les pierres ont du en être chamboulées par les intempéries, les passages des troupeaux... Il faut réparer ce qui a été gâché. Et quand tout est bien remis en place, Abram peut offrir un sacrifice. Le sang qui coule l’assure du pardon de Dieu. La communion est renouée. Il peut désormais invoquer son Dieu sans qu’aucune ombre n’obscurcisse cette relation privilégiée.

L’expérience d’Abram nous encourage si nous avons le sentiment d’avoir perdu quelque chose dans notre relation avec Dieu, si nous ressentons la nostalgie d’une communion plus intense que celle que nous expérimentons actuellement. Notre Seigneur a toujours veillé sur nous comme il l’a fait pour Abram, comme il l’a fait pour Pierre : « j’ai prié pour toi afin que ta foi ne défaille point »Luc 22/32 . Et il nous offre toujours une possibilité de retour. Cependant il y a une démarche que nous seuls pouvons faire comme l’Esprit y exhorte l’Eglise d’Ephèse : « Ce que j’ai contre toi, c’est que tu as abandonné ton premier amour. Souviens toi donc d’où tu es tombé, repens toi et pratique tes premières œuvres » Apoc 2/4-5 Alors, la joie de la présence de Dieu jaillira de nouveau de nos cœurs et nous avancerons avec lui avec une assurance renouvelée.

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