VIE DE L’APÔTRE PAUL III


VIE DE L’APÔTRE PAUL (premier voyage missionnaire)


IV/ PREMIER VOYAGE MISSIONNAIRE
                a) Appel dans l’église d’Antioche :Actes 13/1-3
Au chapitre 13 des Actes nous assistons à une réunion de responsables dans l’église d’Antioche. Il y a là un groupe de frères de diverses origines géographiques (Israël, Lybie), ethniques (Niger :le noir), sociales (élevé avec Hérode), dotés de ministères divers (prophètes-ceux qui encouragent l’église à partir de révélations- et docteurs-ceux qui encouragent l’église à partir d’enseignements- ). Il ne semble pas y avoir de hiérarchie entre eux. Ils prient, jeûnent et servent le Seigneur ensemble. Dans cette atmosphère d’unité et de complémentarité, le Saint Esprit s’exprime et ces hommes y sont sensibles. Barnabas et Saul sont désignés pour une œuvre particulière. Saul avait déjà reçu de Dieu la conviction qu’il serait un instrument entre ses mains pour le salut des païens. Mais il fallait cette confirmation, donnée par le Saint Esprit au sein de l’église afin que son œuvre ne soit pas personnelle mais soit à travers lui, l’œuvre du peuple de Dieu. Les frères d’Antioche ayant reçu cette révélation, s’approprient cet appel dans le jeûne et la prière et mandatent les nouveaux missionnaires en leur imposant les mains. Par ce geste, ils signifient qu’à travers Barnabas et Saul, c’est eux-mêmes aussi qui vont porter l’évangile aux païens, ils s’engagent certainement à les soutenir dans la prière et on verra que Saul et Barnabas se sentiront responsables de revenir à Antioche rendre compte de l’œuvre qui leur a été confié. Il n’en reste pas moins qu’ils partiront « envoyés par le Saint-Esprit » mais le ministère n’est pas une initiative personnelle, il est l’affaire de l’église et il y a une relation étroite et soutenue entre ceux qui sont envoyés et ceux qui envoient.
Le Grand Ordre de Mission qu’a laissé le Seigneur Jésus s’impose encore à chacun de nous aujourd’hui : (Matthieu 28:19 )
Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit.
Comment y obéissons nous ? Quelle est notre participation à l’œuvre missionnaire ? Avons-nous à cœur de nous en informer, de prier pour les messagers du Seigneur qui sont au loin, de soutenir financièrement la propagation de l’évangile en tout lieu ? En tant qu’église sommes-nous sensibles aux directives du Saint Esprit lorsqu’il désigne de nouveaux ouvriers, nous en sentons nous solidaires ?
                b) Chypre : Actes 13/4-12
Barnabas et Saul, accompagnés de Jean surnommé Marc, quittent donc Antioche « envoyés par le Saint Esprit » pour ce qui sera le premier voyage missionnaire de Saul/Paul, vers les années, 46-48. Ce voyage durera deux ans et couvrira environ 2400km. La première étape sera Chypre, île dont Barnabas est originaire (Actes 4/36). On remarque qu’ils s’adressent principalement aux juifs , peuple à qui Dieu s’est révélé depuis longtemps et à qui appartiennent les promesses: Ils prêchent dans les synagogues, ils rencontrent Bar Jésus (un juif) et c’est lui qui va leur donner l’occasion d’annoncer le Christ au proconsul romain. Ils commencent donc leur ministère dans un environnement qui leur est quelque peu familier. Cela rappelle l’ordre de Jésus : « vous serez mes témoins à Jérusalem, dans la Judée, la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre.
Pour nous également notre rôle de témoin commence auprès de nos proches, famille, amis, connaissances.
Luc ne relate aucun fait marquant concernant l’évangélisation des juifs de Chypre. Mais lorsque Sergius Paulus manifeste un intérêt évident pour la Parole de Dieu, c’est alors que l’opposition se déchaîne. Quoi d’étonnant dans le fait que Satan réagisse énergiquement lorsqu’il se sent menacé de perdre un de ses esclaves ? L’opposition des puissances de ténèbres est un signe encourageant et non l’inverse. Les tentatives d’Elymas pour détourner le proconsul montrent la dimension de son iniquité. Non seulement il ne veut pas du salut pour lui-même mais il essaye d’en empêcher l’accès à d’autres.(Luc 11/52) Face à cette perversité Saul inpiré par le Saint Esprit, contre-attaque avec beaucoup d’autorité. Il annonce un signe de jugement qui se produit. La cécité de Bar Jésus met en évidence physiquement les ténèbres dans lesquelles il vit spirituellement et cela permet à Sergius Paulus d’ouvrir les yeux sur la vérité du message qui lui est proclamé. Ici comme ailleurs, Dieu confirme sa Parole par les signes qui l’accompagnent. Le texte des Actes nous précise que Sergius Paulus était un homme intelligent ce qui, dans la Parole n’évoque pas tant l’aptitude à comprendre vite et bien des choses difficiles mais plutôt une aspiration honnête à connaître la vérité et ce qui plait à Dieu. Cette disposition de cœur est essentielle pour saisir la grâce de Dieu et c’est ce qui s’est produit chez cet homme. Le miracle dont il a été témoin n’a fait que dissiper tout doute mais ce qui l’a frappé, c’est la doctrine du Seigneur, c’est sur elle qu’il a fondé sa foi. C’est elle qui a répondu pleinement aux besoins de son âme et qui peut aussi répondre à tous nos besoins spirituels.
A partir de cet évènement Saul sera exclusivement désigné sous le nom de Paul et il sera le leader de l’équipe alors que jusqu’ici, c’était Barnabas, plus ancien dans la foi, qui servait de mentor. Ce transfert semble s’être effectué tout naturellement en raison des preuves données par les faits, du ministère particulier confié par Dieu à Paul (le petit). Il est évident qu’il a reçu un don spirituel plus grand. Et Barnabas sait s’effacer, il a déjà montré qu’il était conscient de ses limites. Il sait se réjouir de ce que son frère ait une plus grande capacité. L’envie, qui peut être une cause de trouble dans les assemblées et une entrave à la croissance spirituelle, n’a pas de prise sur lui.

c) Perge et Antioche de Pisidie: Actes 13/13-52
Le verset 13 semble confirmer la position dominante de Paul dans le ministère en nous montrant « Paul et ses compagnons » arrivant à Perge en Pamphylie. Or le même verset nous apprend que Marc qui était censé les aider, les quitte pour retourner à Jérusalem. Y a-t-il un lien entre le début et la fin de ce verset ? Marc aurait-il mal vécu le transfert d’autorité et la mise au second plan de son oncle Barnabas ? Ou bien, après avoir quitté Chypre, terre qui lui était familière, a-t-il été effrayé à la pensée de parcourir désormais des territoires habités majoritairement par des non-juifs ? A-t-il craint les dangers auxquels il pouvait être exposé dans ce nouvel environnement ? En tout cas, Paul a vécu ce départ comme un abandon, (Actes 15/38) et il faudra que ce jeune serviteur fasse à nouveau ses preuves avant que l’apôtre puisse pleinement  lui faire confiance.
Dans l’Eglise, Dieu a donné à chacun des talents particuliers et l’œuvre de Dieu va de l’avant dans la mesure où chacun remplit correctement la fonction pour laquelle il a été équipé. Notre responsabilité n’est pas de faire ce que nous estimons être « de grandes choses » mais d’accomplir fidèlement « les œuvres que Dieu a préparées d’avance afin que nous les pratiquions. » Eph 2/10 On ne peut servir Dieu avec zèle si on ne lui fait pas entièrement confiance pour nous accompagner et nous garder en chaque circonstance. Mais on ne peut non plus lui faire pleinement confiance si l’on n’est pas conscient qu’on répond à un appel spécifique venant du Saint Esprit. C’est sans doute ce qui a manqué à Marc et ce qui, par contre a aidé Barnabas à se maintenir à son poste aux côtés de Paul.

Les deux compagnons poursuivent leur route jusqu’à Antioche de Pisidie. Paul prêche dans la synagogue le jour du sabbat : partant de la connaissance qu’ont les juifs de l’Ancien Testament pour arriver à Jésus Christ et à son grand salut, il termine par une exhortation solennelle à ne pas négliger ce précieux don de Dieu. Le message est bien reçu et beaucoup de juifs et de prosélytes suivent Paul et Barnabas pour s’entretenir avec eux. On les invite à parler encore de ces choses le sabbat suivant. Au jour dit, le succès est immense : presque toute la ville se rassemble pour entendre la Parole de Dieu.
Comme on voudrait rencontrer un tel intérêt, une telle soif de nos jours !
Pourtant les juifs en conçoivent une telle jalousie qu’ils se livrent à la contradiction et aux injures. (on peut reconnaître les caractéristiques de plusieurs des terrains de la parabole du semeur)
Cela n’ébranle pas l’assurance des deux missionnaires qui, rejetés par les leurs, décident de se tourner vers les païens, prenant appui pour cela sur un texte de l’Ancien Testament : Esaïe 49/6 Quelle parole terrible : « vous vous jugez vous-mêmes indignes de la vie éternelle » ! Mais quelle vérité ! Au jugement dernier, les hommes devront reconnaître qu’ils se sont eux-mêmes exclus de la grâce alors que Dieu voulait « que tous les hommes soient sauvés »
Le service de Dieu ne sera jamais exempt de peines et de déception, mais le sentiment de l’approbation du Seigneur et les déclarations formelles de sa Parole sont là pour renouveler notre assurance et nous guider.
Les cinq derniers versets du chapitre 13 nous font assister à une triple progression:
-La Parole de Dieu se répand de plus en plus. (48-49)
-La persécution s’intensifie : après la contradiction et les injures c’est l’expulsion
-La joie de ceux qui croient ne fait que grandir : les disciples étaient remplis de joie et du Saint Esprit. (v 52)
On aurait pu s’attendre à ce que la persécution effraye et décourage les nouveaux convertis… Mais il n’en est rien. Aucune circonstance extérieure ne peut ternir la joie profonde de leur réconciliation avec Dieu et de la vie de l’Esprit dans leur cœur. N’avons-nous pas besoin de revenir à cette expérience de base, nous qui sommes si facilement ébranlés ou attristés. David écrivait : « Je bénirai l’Eternel en tout temps et sa louange sera toujours dans ma bouche… Quand on tourne vers Lui les regards, on est rayonnant de joie » Psaume 34/1 ;5.

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