VIE DE L'APÔTRE PAUL -XX-



AU DELA D’ACTES 28

 

Les conditions de vie de Paul à Rome


A l’époque du séjour de Paul à Rome, l’empereur était Néron réputé pour sa cruauté et ses mœurs dissolues. Cependant, au début de son règne il était encore docile à la voix de sages conseillers et se montrait doux et équitable.

Lorsque Julius arriva à Rome, il remit la garde de ses prisonniers au préfet du prétoire. On appelait prétoire le lieu où résidait la garde de l’empereur .Les soldats qui composaient cette garde étaient appelés prétoriens et le préfet qui eut la charge de Paul s’appelait Burrhus, homme réputé selon les historiens pour être probe et vertueux. Sans doute Julius lui fit-il un récit détaillé de leur voyage et témoigna-t-il de la conduite exemplaire et courageuse de Paul, ce qui explique les égards avec lesquels Paul fut traité jusqu’à être autorisé à demeurer chez lui avec un soldat qui le gardait. Ce soldat ne devait pas quitter le prisonnier un seul instant, et c’était, on peut l’imaginer, assez pénible à vivre. Mais Paul en profitait pour parler à cet homme de sa foi et pour la vivre sous ses yeux et comme le soldat était changé tous les jours, Paul pouvait écrire aux Philippiens (1 :12-13) : Je veux que vous sachiez, frères, que ce qui m’est arrivé a plutôt contribué aux progrès de l’évangile. En effet dans tout le prétoire et partout ailleurs, nul n’ignore que c’est pour Christ que je suis dans les liens et la plupart des frères dans le Seigneur, encouragés par mes liens, ont plus d’assurance pour annoncer sans crainte la Parole. ».

Outre la présence de ce garde, Paul recevait chez lui ceux qui désiraient venir le voir et nous ne savons pas combien de personnes se sont converties par ce moyen. On sait, en particulier, d’après Phil 4 :22 qu’il y avait des chrétiens jusque dans le palais de l’empereur. Mais il y en avait aussi de plus humbles. On connaît le nom de l’un d’eux : Onésime. Cet esclave s’était enfui de la maison de son maître, Philémon, un des responsables de l’église de Colosses. Comment Onésime est-il entré en contact avec Paul, nous l’ignorons, mais on sait qu’à son contact, il a fait une profonde expérience de conversion et de nouvelle naissance et il est touchant de lire en quels termes pleins d’affection, l’apôtre parle de lui dans l’épître à Philémon : Philémon 10, 11 ; Col. 4:9). Ainsi, quoique dans les chaînes, ce fidèle serviteur de Dieu pouvait encore goûter à la joie d’exercer son ministère et de recueillir des fruits à la gloire de Dieu.

                Plusieurs de ses amis et compagnons d’œuvre l’avaient accompagné ou rejoint à Rome :Epaphras, Marc, Aristarque, Démas, Luc, ainsi que Timothée, son cher fils dans la foi. 

Avant l’arrivée de Paul il y avait déjà des chrétiens à Rome. C’est à eux que Paul avait écrit dans l’épître aux romains combien il désirait ardemment les voir. Quelques uns même étaient de sa parenté. Rom 16 :1-16. Certains s’étaient tellement réjouis de leur arrivée à lui et à ses compagnons, qu’ils étaient venus au devant d’eux sur la route entre Pouzzoles et Rome. Ils devaient jouir ensemble d’une communion fraternelle bienfaisante et édifiante.

                Et puis il arrivait que Paul reçoive aussi des visiteurs venus de plus loin comme par exemple Epaphrodite qui apportait des nouvelles ainsi qu’une aide matérielle de la part des philippiens  (Philippiens 4:10, 18).

                Hélas, au milieu de tant de choses dont il pouvait être reconnaissant, le serviteur de Dieu aurait eu lieu de s’affliger de l’attitude de quelques frères qui cherchaient manifestement à lui nuire. Pourtant il trouvait quand même sujet de s’en réjouir.

                Enfin, ce temps d’arrêt dans la vie de notre infatigable voyageur fut aussi mis à profit pour écrire de précieuses épîtres inspirées par le Saint Esprit pour fortifier la foi et encourager les différentes églises qu’il avait fondées au cours de son ministère :C’est de cette époque que datent les épîtres aux Éphésiens, aux Colossiens, à Philémon et aux Philippiens dans lesquelles on retrouve des allusions à son état de prisonnier. Éph. 4:1 ; 6:20 ; Col. 4:4, 10, 18 ; Philémon vers. 1, 9, 10, 23 et Philippiens déjà citée. En lisant ces lettres on est frappé par l’atmosphère sereine qui se dégage du cœur de leur auteur et même de la joie qui éclate, particulièrement dans l’épître aux Philippiens et cela malgré le manque de liberté physique.

Dans Philémon et Philippiens, Paul exprime sa certitude qu’il sera bientôt libéré : Philémon 22 ; Phil. 1:24-26 ; 2:24. Ainsi, même si Luc ne le précise pas, il est très vraisemblable qu’au bout des deux ans de captivité à Rome qui faisaient suite à deux ans de captivité à Césarée, il a été relâché.               

                La libération

                Paul avait demandé que sa cause soit portée à la connaissance de l’empereur. On peut penser que comme Festus et comme Agrippa, Néron a estimé que cet homme pouvait être relâché. Qu’a-t-il fait une fois libre. Nous n’en avons aucun récit suivi. Nous nous souvenons que dans son épître aux Romains, il avait exprimé le désir de se rendre jusqu’en Espagne. Peut-être cela a-t-il été sa première destination… En tout cas, par les épîtres à Timothée et à Tite, nous connaissons précisément le nom de quelques unes de ses étapes. Il a fait une tournée en Asie mineure. Déjà de Rome il avait écrit à son ami Philémon son intention d’aller le voir à Colosses (Philemon 22). Il dit qu’il a demandé à Timothée de s’occuper de l’église d’Ephèse (1 Tim 1 :3), qu’il a laissé Trophime malade à Milet (2 Timothée 4 :20), qu’il a laissé des objets personnels chez Carpus à Troas certainement avec l’intention de repasser les chercher (2 Tim 4 :13). Il a aussi laissé Tite en Crète (Tite 1 :5). Il est passé en Macédoine où certainement il a rendu visite à ses chers Philippiens, et à Corinthe où Eraste est resté (2 Tim 4 :20).

                Nouvelle arrestation

Les circonstances de cette nouvelle arrestation nous sont inconnues, mais on sait que Néron a mené une terrible persécution contre les chrétiens. Les conditions de cette nouvelle captivité de l’apôtre à Rome, furent bien différentes des premières.

Il n’est plus dans un logement particulier jouissant de certains privilèges mais il écrit :Je souffre jusqu’à être lié comme un malfaiteur 2 Tim 2 :9

Il n’est plus connu de tout le prétoire et Onésiphore a eu beaucoup de mal à le retrouver : Onésiphore m’a beaucoup consolé et il n’a pas eu honte de mes chaînes ; au contraire, lorsqu’il est venu à Rome, il m’a cherché avec beaucoup d’empressement et il m’a trouvé 2 Tim 1 :16

Il n’est plus encouragé par la présence de nombreux amis : Démas m’a abandonné par amour pour le siècle présent, et il est à Thessalonique ; Crescens est allé en Galatie, Tite en Dalmatie, Luc seul est avec moi... J’ai envoyé Tychique à Ephèse. 2Timothée 4 :12-14 Tu sais que tous ceux qui sont en Asie m’ont abandonné  2 Tim 1 :15  Dans ma première défense, personne  ne m’a assisté, mais tous m’ont abandonné 2 Timothée 4 :16 Il réclame avec insistance la présence à ses côtés de son bien-aimé Timothée : Viens au plus tôt vers moi 2 Tim 4 :9

Il ne dit plus : j’espère que je vous serai rendu grâce à vos prières mais : pour moi, je sers déjà de libation le moment de mon départ approche. 2 Tim 4 :6 

Selon certains historiens, Paul serait mort décapité vers l’an 67. 

On pourrait imaginer qu’à l’approche du martyre, traversant de telles circonstances et après s’être tant donné pour l’œuvre de Dieu et le salut des autres, l’apôtre aurait eu sujet d’être abattu, découragé. Il n’en est rien. La seconde épître à Timothée qui est certainement la dernière qu’il ait écrite et qu’on peut considérer comme son testament spirituel, éclate d’expressions de victoire : 

Ce n’est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné mais un esprit de force, d’amour et de sagesse. 2 Tim 1 :7 

Cette parole est certaine : si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui, si nous persévérons, nous règnerons aussi avec lui 2 Tim 2 :11 

J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. Désormais la couronne de justice m’est réservée. Le Seigneur, le juste juge, me la donnera en ce jour là, et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui auront aimé son avènement. 2 Tim 4 :7-8  

Rendons grâce à Dieu pour l’exemple que nous laisse la vie d’un tel serviteur de Dieu et recherchons de tout notre cœur a imiter son engagement, son zèle, sa persévérance. Que le même Esprit qui l’a conduit et animé tout au long de son ministère nous remplisse également pour accomplir les bonnes œuvres que Dieu a préparées d’avance afin que nous les pratiquions  Eph 2 :10

 

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