VIE D'ABRAHAM II/E SACRIFICE A MORIJA


E/ SACRIFICE A MORIJA (1ere partie)




Genèse 22

Le chapitre 22 de la Genèse représente pour Abraham un sommet spirituel où Dieu le conviait mais où il ne serait jamais parvenu s’il n’avait persévéré au cours d’une longue ascension jalonnée d’épreuves et de victoires. Après la douloureuse séparation d’avec Ismaël, nous aurions souhaité pour lui un temps de repos, de détente. Cependant il avait encore une étape importante à franchir



a) L’ordre de Dieu

22/1 Après ces choses, Dieu mit Abraham à l’épreuve.

Abraham avait déjà connu bien des épreuves dans sa vie. Elles avaient été causées parfois par des circonstances extérieures, les difficultés de la vie ( famine, fuite en Egypte) ou par les réalités humaines (disputes entre les bergers, problèmes entre Sarah et Agar). D’autres fois les épreuves étaient venues de ses propres défaillances (avec le Pharaon, avec Abimélec). Mais cette fois c’est Dieu lui-même qui met Abraham à l’épreuve. Fallait-il vraiment à Abraham cette nouvelle épreuve ? Oui, car il vient toujours un temps où la foi doit se montrer par les œuvres. Au chapitre 15 nous avons lu : Abram fit confiance à l'Éternel et, à cause de cela, l'Éternel le considéra comme juste. Gen 15/6 (version semeur) Mais ici, l’heure est venue de manifester sa foi par un acte concret et de faire à nouveau l’expérience de la fidélité de Dieu. Remarquons cependant que Dieu a soigneusement choisi le moment pour ce test. Dans sa sagesse il a attendu que sa foi soit bien affermie, capable de résister à l’épreuve. C’est ce qu’indique l’expression « après ces choses ». Jamais nul autre qu’Abraham ne s’est vu proposer par Dieu une épreuve de ce niveau.
On confond parfois les épreuves et les châtiments. Ces derniers sont des conséquences de nos fautes et de nos désobéissances. Tandis que l’épreuve a pour but de vérifier la réalité et la valeur d’une chose , une chose souvent précieuse (comme l’or est éprouvé par le feu). Ainsi, dans la marche avec le Seigneur, nous avons tous les jours des leçons à apprendre, des épreuves à affronter afin de mieux nous connaître nous-mêmes et de mieux connaître notre Dieu et Père, de vivre de nouvelles expériences de sa grâce et sa fidélité, d’être affermis et épurés. N’ayons donc pas peur des épreuves auxquelles Dieu peut nous soumettre car elles nous permettent d’atteindre des sommets auxquels nous ne parviendrions jamais autrement.

1Pierre 1/6-7 C'est là ce qui fait votre joie, quoique maintenant, puisqu'il le faut, vous soyez attristés pour un peu de temps par divers épreuves, afin que l'épreuve de votre foi, plus précieuse que l'or périssable (qui cependant est éprouvé par le feu), ait pour résultat la louange, la gloire et l'honneur, lorsque Jésus Christ apparaîtra.

N’oublions jamais d’ailleurs ce qu’écrit Paul dans la première épître aux Corinthiens ch 10 v13


Dieu est fidèle, et il ne permettra point que vous soyez tentés au-delà de vos forces ; mais avec la tentation il vous en donnera aussi l'issue, afin que vous puissiez la supporter.[...]



22/-2 Dieu dit : Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac ; va-t'en au pays de Morija, et là offre-le en holocauste sur l'une des montagnes que je te dirai.

                L’ordre que Dieu adresse à Abraham est d’une précision qui ne laisse aucun doute. En même temps chaque détail semble enfoncer un peu plus le couteau dans le cœur de ce père :

Ton fils : c’est déjà, en soi, surhumain pour n’importe quel père de sacrifier son fils

Ton unique : après lui plus aucun espoir d’en avoir un autre. Tous les projets bâtis autour de ce fils semblent s’écrouler.

Celui que tu aimes : il a été attendu si longtemps que toutes les réserves d’amour d’Abraham ont été concentrées sur lui, surtout depuis qu’il a fallu se séparer d’Ismaël.

Isaac :  Celui dont le nom signifie rire doit-il devenir l’objet d’une si grande angoisse ?

                Cet ordre défie la raison : mettre à mort celui sur qui repose l’accomplissement de tant de promesses ? Mais il n’est encore qu’un adolescent. Il n’a pas encore eu la possibilité d’engendrer. Et la postérité promise ?….

Que de questions devaient se bousculer dans l’esprit du patriarche à cette heure décisive. Si Abraham avait été comme nous, il aurait sans doute discuté avec Dieu et conclu : « Non, Seigneur, c’est impossible que tu me demandes cela. Jamais je ne le ferai ! »

Mais Abraham n’a pas adressé la moindre objection à Dieu. Son attitude montre son entière soumission à Dieu et sa pleine acceptation de sa volonté quelle qu’elle soit. Peut-être a-t-il perçu dans son cœur le même message que celui adressé à Pierre des siècles plus tard : Ce que je fais, tu ne le comprends pas maintenant, mais tu le comprendras bientôt. Jean 13/7

                La foi a une raison supérieure à la sagesse humaine. Elle garde envers et contre tout la certitude que Dieu est bon, qu’il est fidèle, qu’il ne peut pas mentir, qu’il accomplit toujours ce qu’il dit. Dieu veut que nous le croyions sur parole même lorsque les circonstances paraissent en contradiction avec ce que nous avons compris de ses projets. La foi ne s’arrête pas aux choses visibles :

2 Cor 4/18 Nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles ; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles.

2 Cor 5/7 car nous marchons par la foi et non par la vue


Pour Abraham c’était l’affaire de Dieu d’accomplir ses promesses, non la sienne. Quant à lui, il glorifia son Dieu par son obéissance : Rom 4/21 ayant la pleine conviction que ce qu'il promet il peut aussi l'accomplir.

Posts les plus consultés de ce blog

LA VIE D'ABRAHAM - D'OUR EN CANAAN

VIE D'ABRAHAM-SEPARATION D'AVEC LOT

VIE D'ABRAHAM- RENOUVELLEMENT DE L'ALLIANCE