VIE DE L'APÔTRE PAUL (1)


L’APôTRE PAUL

Sa vie

C’est le livre des Actes des Apôtres qui nous donne le plus de renseignements sur la vie de Paul. Cependant il présente des lacunes et pour avoir la vision la plus complète possible de la vie de cet homme de Dieu, il nous faut rassembler à la manière d’un puzzle diverses informations données par Paul lui-même au détour de certaines de ses épîtres

Lectures :
Actes 7/56 à8/3 ; 9/1-21 ; 21/39, 22/3 ; 37-38 ; 23/16 ; 26/4-5 ; Phil 3/ 4-7 ; Gal 1/ 13-14

I/ LES ORIGINES DE PAUL

La lecture de ces différents textes nous apprend que celui qui est devenu plus tard l’apôtre Paul est né (sans doute aux alentours de l’an 10 après Jésus-Christ) à Tarse ville importante située en Cilicie, au sud-est de l’Asie Mineure. Il s’appelait Saul et ce n’est qu’au chapitre 13 (v9) du livre des Actes qu’on le voit désigné sous le nom de Paul, prénom d’origine romaine signifiant petit, faible. Ses parents étaient juifs, de la tribu de Benjamin (Rom 11/1), et comme tout enfant juif, il a été circoncis le huitième jour après sa naissance. Il faisait donc partie des juifs de la dispersion. De plus il jouissait de la citoyenneté romaine de par sa naissance. (Actes 21/39) Il avait une sœur et eut par elle un neveu.(Actes 23/16) Lui-même ne s’est jamais marié. (1 Cor 9/5 ; 7/7-8)
Il a reçu dans son enfance une éducation grecque et a appris le métier de fabricant de tentes ou tisserand (Actes 18/3). En effet la ville de Tarse en Cilicie était renommée pour la fabrication du cilice, étoffe faite de poil de chèvre et utilisée pour la fabrication des tentes. Mais très jeune, il s’est rendu à Jérusalem pour y être instruit dans la religion de ses pères auprès d’un docteur réputé nommé Gamaliel. (Actes 22/3 ; 5/34) . Comme son père (Actes 23/6) et comme son maître, Saul de Tarse s’engage dans le parti des pharisiens et il déploie un zèle ardent pour le judaïsme. (Actes 26/4-6).
Au moment où son nom apparaît pour les premières fois dans le Nouveau Testament, c’est un homme qui a de grandes connaissances, qui parle hébreu (Actes 22/2), grec (Actes 21/37) et sans doute aussi latin (nom de Paul) et araméen (langue usuelle à l’époque en Israël) Il a déjà beaucoup voyagé et tout cet arrière-plan l’a bien préparé à devenir l’apôtre qu’il sera plus tard. Mais pour l’heure, il est plein d’orgueil au sujet de ses origines et de sa pratique religieuse, violent et cruel à l’égard de ses compatriotes qui désirent « suivre Jésus " 

II/SA CONVERSION ET SON APPEL

a)       Persécuteur de l’église
Les mentions de Saul aux chapitres 7, 8 et 9 du livre des Actes nous montrent un homme qui, malgré les évidences de la grâce de Dieu sur les chrétiens, développe à leur égard une haine et une cruauté grandissantes :
D’abord il garde les vêtements de ceux qui lapident Etienne.( Actes 7/58)
Il approuve le meurtre d’Etienne. (Actes  8/1 ; 22/20)
Puis il ravage l’église, arrachant hommes et femmes de leurs maisons pour les faire mettre en prison. (Actes 8/3)
Ensuite il est décrit comme « respirant la menace et le meurtre ».( Actes 9/1)
Enfin il pourchasse les chrétiens jusqu’à l’étranger. (Actes 9/2)
                C’est, hélas, une escalade qu’on retrouve assez souvent dans le cœur d’une personne qui choisit de s’endurcir par rapport à Dieu. Quelqu’un a dit : « d’abord ils nous ignorent ; ensuite ils se moquent de nous, ensuite ils nous combattent et alors nous sommes vainqueurs. »
                L’apôtre se souviendra toujours de cette période et voici ce qu’il écrit à Timothée  (1/12):
Je rends grâces à celui qui m'a fortifié, à Jésus Christ notre Seigneur, de ce qu'il m'a jugé fidèle, en m'établissant dans le ministère, moi qui étais auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un homme violent. Mais j'ai obtenu miséricorde, parce que j'agissais par ignorance, dans l'incrédulité .
1 Cor 15/9 Je suis le moindre des apôtres, je ne suis pas digne d'être appelé apôtre, parce que j'ai persécuté l'Église de Dieu.
Nous pouvons retenir, quant à nous, que quel que soit l’endurcissement que manifeste un homme, la grâce de Dieu est toujours capable de l’atteindre. Ne baissons donc pas les bras et croyons sans relâche que Dieu n’a pas fini d’agir.
b)       Sur le chemin de Damas
La rencontre de Saul de Tarse avec Jésus Christ va se faire en plusieurs étapes :
-Une lumière venant du ciel resplendit autour de Saul
C’est déjà, sans parole, une façon pour Dieu de s’adresser à Saul . En écrivant aux Romains (2/17), Paul donnera une description du juif zélé qui aurait pu être son autoportrait à ce moment de sa vie: « Toi qui te donnes le nom de Juif, qui te reposes sur la loi, qui te glorifies de Dieu, qui connais sa volonté, qui apprécies la différence des choses, étant instruit par la loi ; toi qui te flattes d'être le conducteur des aveugles, la lumière de ceux qui sont dans les ténèbres… »
Par cette expérience, c’est comme si Dieu lui disait : « Tu es plein de tes connaissances, de tes opinions, de ton zèle… mais tu es dans les ténèbres. Tu ne connais pas la vraie lumière céleste. Je viens t’éclairer. »
-Saul tombe par terre
Celui qui ravageait, mettait en prison, terrorisait, se retrouve terrassé, dans la poussière. Ce n’est que dans cette posture qu’il va pouvoir entendre Dieu : Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles. (Jacq 4/6)
-« Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? »
La parole s’adresse à lui personnellement. Par deux fois son nom résonne en sorte qu’il ne peut pas douter que c’est bien à lui que Dieu s’adresse. Mais est-ce bien Dieu qui parle ? Jamais Saul n’a eu l’intention de le persécuter, tout au contraire. Il croyait le servir de toutes ses forces, défendre sa cause du mieux qu’il pouvait. Alors la question jaillit :
-« Qui es-tu Seigneur ? »
Il est en effet de la plus haute importance, au moment où l’on s’engage sur le chemin de la foi de savoir avec clarté quel est l’objet de cette foi : est-ce une théorie, un système, une religion, une personne et dans ce dernier cas quelle personne exactement ? Tant de gens se prétendent « croyants » mais seraient bien embarrassés pour exprimer avec précision quelle est la base de leur croyance. La réponse à la question que Saul pose ici lui permettra d’écrire, plus tard dans 2 Tim 1/11 : je sais en qui j'ai cru
-Et le Seigneur dit : « Je suis Jésus que tu persécutes. Il te serait dur de regimber contre les aiguillons. »
Saul persécutait l’église et ce dut être pour lui une grande surprise d’apprendre que Jésus et ses disciples ne sont qu’un et aussi que Jésus et Dieu ne sont qu’un. S’attaquer aux disciples c’est persécuter leur maître et s’opposer à Jésus c’est être en rébellion contre Dieu lui-même.
En effet, Jésus avait prié ainsi : (Jean 17/21-23)
Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu'eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que tu m'as envoyé. Je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, afin qu'ils soient un comme nous sommes un, moi en eux, et toi en moi, -afin qu'ils soient parfaitement un, et que le monde connaisse que tu m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu m'as aimé.
Comme dans toute conversion, il y a d’abord la lumière qui pénètre l’âme, la révélation de Jésus-Christ, la mise en évidence du péché puis le choix à faire : « tu es libre, Saul, de continuer à marcher sur la voie où tu marches mais sois conscient des conséquences que tu devras assumer. (il te serait dur de regimber) »
-Tremblant et saisi d'effroi, il dit : Seigneur, que veux-tu que je fasse ?
La seule réaction acceptable devant une telle révélation est une reddition sans condition. C’est ce que Saul exprime dans ces mots : Seigneur, que veux-tu que je fasse ? Il tient peut-être encore dans sa main les lettres qui lui donnaient les pleins pouvoirs mais elles n’ont plus de valeur pour lui. Jésus est devenu son Seigneur, son maître, celui qui désormais lui dictera tout ce qu’il aura à faire. Il renonce définitivement à sa volonté propre et accepte la rupture radicale indispensable avec son passé.
-Et le Seigneur lui dit : Lève-toi, entre dans la ville, et on te dira ce que tu dois faire.
La réalité de la soumission de Saul va être immédiatement testée. Celui qui se flattait d’être le conducteur des aveugles doit maintenant dépendre des autres pour tout, être conduit par la main, faire ce qu’on lui dit de faire. C’est le chemin par lequel tout serviteur du Seigneur doit passer car Jésus lui-même a dit : (Luc 18/11) Quiconque s'élève sera abaissé, et celui qui s'abaisse sera élevé.
On peut s’étonner de ce que le Seigneur ne lui ordonne pas de repartir en sens inverse. Mais il a son projet et Saul va faire connaissance avec les disciples de Damas d’une toute autre manière que celle qu’il avait envisagée.
Lorsque Paul racontera lui-même cet épisode au roi Agrippa il précisera que c’est aussi à ce moment là que le Seigneur lui a donné son ordre de mission en tant qu’apôtre :
Car je te suis apparu pour t'établir ministre et témoin des choses que tu as vues et de celles pour lesquelles je t'apparaîtrai.
Je t'ai choisi du milieu de ce peuple et du milieu des païens, vers qui je t'envoie,
afin que tu leur ouvres les yeux, pour qu'ils passent des ténèbres à la lumière et de la puissance de Satan à Dieu, pour qu'ils reçoivent, par la foi en moi, le pardon des péchés et l'héritage avec les sanctifiés. Actes 26/16-18
                c) Baptême à Damas
Saul va d’abord passer trois jours sans voir, sans manger et sans boire, le temps de méditer sur la vision qu’il a reçue et sur le changement qui s’impose dans sa vie.
Puis Dieu envoie auprès de lui un de ses serviteurs : Ananias. L’Ecriture ne dit pas que cet homme avait une fonction particulière dans l’église. C’était simplement un disciple dont tous rendaient un bon témoignage (Actes 22/12) et qui était sensible à la voix de Dieu. Dès l’abord, l’ordre qu’il reçoit du Seigneur lui parait étonnant, inquiétant même. Mais Dieu le rassure en détournant ses yeux du passé pour les diriger vers l’avenir et le ministère que Dieu réserve à Saul. Il faut noter que ce ministère n’ira pas sans souffrance car :
Tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus Christ seront persécutés. (2Timothée 3:12)
Ayant reçu du Seigneur cette assurance, Ananias n’hésite plus et se rend auprès de Saul qu’il appelle d’emblée « mon frère ». Quelle merveille que l’œuvre du Saint Esprit ! Quelques jours plus tôt Ananias pouvait s’attendre à être transpercé par l’épée de Saul et les voilà aujourd’hui qui s’embrassent en se reconnaissant comme de la même famille ! « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées. Voici, toutes choses sont devenues nouvelles. » (2Cor 5/17)

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