Vie de l'apôtre Paul II

VIE DE L'APÔTRE PAUL (suite 1)

La mission d’Ananias auprès de Saul était non seulement de le baptiser d’eau mais de l’amener également à l’expérience de la plénitude du Saint Esprit. En effet, impossible d’être un témoin efficace sans ce revêtement et cette onction d’En Haut. Les paroles que Paul rappellent de lui en Actes 22/16 ont de quoi nous étonner : « que tardes tu ? » Il n’y a que trois jours qu’il a rencontré le Seigneur et déjà Ananias estime qu’il tarde à se faire baptiser ! Que dire de ceux qui fréquentent l’église pendant des années sans prendre cet engagement ? Saul se laisse guider par ce frère que Dieu lui a envoyé, il recouvre la vue et les écailles qui tombent de ses yeux symbolisent de façon matérielle tout l’aveuglement de son endoctrinement de pharisien. Il est baptisé, il jouit de la communion fraternelle au sein de l’église locale et se met aussitôt à prêcher que Jésus est le fils de Dieu, le Christ. Quel parcours en quelques jours à peine ! Le zèle de Saul est toujours ardent mais dans une tout autre direction.

Tout cela nous interpelle : Sommes nous, comme Ananias, sensibles à la direction de Dieu et prêts quand il nous parle à passer par-dessus nos «  a priori » ? Quant à l’exemple de Saul, transformé de persécuteur acharné en témoin bouillant en si peu de temps ne nous amène-t-il pas à nous poser des questions sur notre propre engagement, nous qui depuis si longtemps avons reçu la grâce de Dieu ?

 Ce que j'ai contre toi, c'est que tu as abandonné ton premier amour. Souviens-toi donc d'où tu es tombé, repens-toi, et pratique tes premières œuvres. Apocalypse 2/4-5

III/ DÉBUTS DANS LA VIE CHRÉTIENNE ET DANS LE SERVICE

Luc l’auteur du livre des Actes, nous livre au chapitre 9 un condensé des premières années de vie chrétienne de saul. Si on prend en compte ce que Paul lui-même raconte aux Galates au chapitre 1, dans 2 Cor 11/32 et Actes 22/17-21, on peut établir le parcours de ses débuts en tant que chrétien comme suit :

a) en Arabie. Après avoir passé quelques jours à Damas, il est parti un certain temps pour l’Arabie où il a séjourné seul à l’écoute de Dieu. Toute l’instruction reçue aux pieds de Gamaliel devait maintenant être revue à la lumière de la grâce ; il fallait que Saul se mette à l’école du Seigneur pour recevoir la pleine révélation du « mystère de Christ » et de ce qu’il appellera plus tard « mon évangile » (Rom 16/25)

Gal 1/11 Je vous déclare, frères, que l'Évangile qui a été annoncé par moi n'est pas de l'homme ;

car je ne l'ai ni reçu ni appris d'un homme, mais par une révélation de Jésus Christ.

Aujourd’hui, le nouveau croyant a la Parole de Dieu toute entière sous forme écrite à sa disposition. Il faut cependant qu’il se l’approprie, que cet évangile devienne « son évangile », la parole que Dieu lui adresse personnellement. 

b) à Damas. Suite à ce temps de retraite et de formation, il est retourné à Damas où il s’est montré un témoin si ardent qu’il a suscité une grande opposition de la part des juifs, a du fuir devant la menace de mort et être évacué de la ville secrètement de nuit dans une corbeille passée par-dessus la muraille. (2 Cor 11/33)

c) à Jérusalem Trois ans s’étaient écoulés depuis sa conversion lorsqu’il se rendit à Jérusalem. Mais les disciples auxquels il essayait de se joindre le craignaient, se souvenant de son profil de persécuteur. Heureusement, il a rencontré Barnabas. Ce frère s’appelait en fait Joseph mais il avait été surnommé Barnabas (fils d’exhortation) par les apôtres parce qu’il apportait à chacun l’encouragement dont il avait besoin. (Actes 4/36) C’est lui qui va prendre Saul sous sa protection et lui permettre de rencontrer les apôtres Pierre et Jacques.

Puissent tous les disciples du Seigneur être des Barnabas pour exhorter, encourager, entourer, conduire plus loin les frères et sœurs que d’autres, peut-être, rejettent !

                d) à Tarse. De Jérusalem aussi il faut fuir devant la menace de mort. Averti par une vision reçue du Seigneur dans le temple (Actes 22/17) et aidé par les frères (Actes 9/30) Saul retourne à Tarse, sa ville natale.

                Saul n’est pas le seul à avoir du fuir à cause de la persécution. Tous ces chrétiens menacés sont partis dans diverses directions mais au lieu d’être découragés dans leur témoignage, ils ont annoncé Jésus Christ partout où ils sont allés. Certains se sont limités exclusivement aux juifs, mais d’autres ont osé partager le message du salut avec ceux qu’on appelait les « gentils » c'est-à-dire les non-juifs. Actes 11/20-21 nous apprend qu’à Antioche en particulier un grand nombre de personnes se convertirent de cette manière et les apôtres envoyèrent sur place Barnabas pour prendre soin de ces nouveaux croyants.

                e) à Antioche. Barnabas, homme rempli du Saint Esprit, n’a pas oublié Saul en qui il a discerné le potentiel confié par Dieu pour son œuvre. Il se rend alors à Tarse pour chercher Saul et l’amener à Antioche afin qu’il collabore avec lui au sein de cette église naissante.

Une année s’écoule et l’église grandit. Luc précise que c’est là que pour la première fois les disciples furent appelés chrétiens (terme péjoratif qui signifiait : ceux qui appartiennent à Christ)

De nos jours,  de nombreuses personnes dans le monde se réclament du nom de chrétien sans vraiment mesurer que cela implique de chercher à ressembler à Christ. Une fois encore nous sommes placés en face de l’impérieuse nécessité de faire coïncider notre façon de vivre au quotidien avec ce que nous prétendons être sous peine d’être trouvés « menteurs »  Apoc 2/2

Des prophètes de passage annoncent une famine prochaine. Aussitôt les chrétiens d’Antioche s’organisent pour collecter de quoi faire parvenir du secours à leurs frères de Judée et c’est Barnabas et Saul qui sont choisis pour porter cette aide matérielle jusqu’à Jérusalem . (Actes 11/29-30) Saul aurait pu protester en disant : « ce n’est pas à cela que le Seigneur m’a appelé lorsqu’il m’est apparu ». Mais il semble au contraire heureux de se soumettre au choix de ses frères et de saisir les occasions qui se présentent à lui pour être utile dans l’œuvre de Dieu.

Peut-être se souvient-il d’Ecclésiaste 9/10 : Tout ce que ta main trouve à faire avec ta force, fais-le. Il sait que Celui qui est fidèle dans les moindres choses l'est aussi dans les grandes comme Jésus l’a dit lui-même Luc 16/10. N’y a-t-il pas là un encouragement pour tous ceux qui aspirent à un service quel qu’il soit : savoir être disponible !

                A la fin du chapitre 12 des Actes nous retrouvons Barnabas et Saul, revenant de Jérusalem à Antioche en amenant avec eux Jean surnommé Marc. Qui est ce Marc ? C’est un cousin de Barnabas (Col 4/10) C’était certainement un frère fidèle et zélé au sein de l’église de Jérusalem puisque c’est chez sa mère que Pierre a choisi de se rendre après avoir été divinement libéré de prison. Et là se trouvaient justement beaucoup de chrétiens en train d’intercéder en sa faveur. (Actes 12/12)