VIE D'ABRAHAM-SEJOUR A MAMRE

D. SEJOUR A MAMRE

Lot fait prisonnier
Genèse 14/1-12
Dans ce monde peuplé d’hommes envieux, égoïstes et méchants, les conflits sont inévitables. Lot, qui a aimé le monde et s’est laissé prendre au piège de ses convoitises a d’abord dressé ses tentes jusqu’à Sodome. Puis renonçant à sa vie de nomade, il s’installe dans la ville même. Après l’erreur du choix charnel voici celle de s’installer dans le confort matériel, de s’identifier aux pécheurs. La conséquence est qu’il se retrouve victime des conflits politiques qui agitent la région et qu’il subit le même sort que ceux avec qui il s’est lié : tous ses biens lui sont enlevés et lui-même est fait prisonnier.

Ainsi, le croyant qui s’installe dans le monde ne peut résister à son influence :
Jacques 4:4
Adultères que vous êtes ! ne savez-vous pas que l'amour du monde est inimitié contre Dieu ? Celui donc qui veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu.
Aux heures de crise et d’hostilité, il se retrouve seul, sans force, sans amis pour l’aider, impuissant dans la bataille et captif de ses ennemis. Souvenons-nous toujours de ces exhortations :
1Pierre 2:11
Bien-aimés, je vous exhorte, comme étrangers et voyageurs sur la terre, à vous abstenir des convoitises charnelles qui font la guerre à l'âme.
Hébreux 13:14
Car nous n'avons point ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir.

A Mamré Abram reçoit successivement trois visiteurs :
Premier visiteur : un fuyard.
Genèse 14/13-16
Abram qui vit à l’écart, dans la communion de son Dieu est au dessus de la mêlée. Il jouit de la paix avec ses voisins. Cependant sa marche par la foi ne fait pas de lui un homme déconnecté des réalités. S’il est indépendant, il n’est pas pour autant indifférent. Il a un cœur sensible et ne peut supporter la pensée que son neveu soit aux mains d’ennemis qui sans doute le maltraitent, l’humilient. En entendant la nouvelle du malheur qui frappe son neveu et bien que ce dernier l’ait traité avec si peu d’égard, il vole littéralement à son secours. On est étonné que lui qui vit en dehors des conflits soit si vite opérationnel pour mener le combat. Il a à sa disposition 318 hommes vaillants, bien entraînés et pourvus de toutes les armes nécessaires, non pour conquérir des biens matériels mais pour secourir celui qui est tombé aux mains de l’ennemi.

Ainsi en est-il du chrétien spirituel. Il est toujours en éveil, prêt à combattre pour la vérité et pour le relèvement de ceux qui sont tombés, compatissant pour ceux qui sont victimes de l’adversaire, ne baissant jamais la garde, veillant et priant sans cesse, pour lui-même et pour les autres.
Colossiens 2:1
Je veux, en effet, que vous sachiez combien est grand le combat que je soutiens pour vous, et pour ceux qui sont à Laodicée, et pour tous ceux qui n'ont pas vu mon visage en la chair,

Abram mène le combat de façon intelligente : il choisit des hommes courageux qui ne risquent pas de reculer en face de l’ennemi, des serviteurs nés dans sa maison qui sont pour lui comme des fils et qui sont imprégnés du même état d’esprit que celui qui l’anime, avec qui il est assuré de faire bloc. Il établit une stratégie pour déjouer les ruses de l’adversaire et poursuit la lutte avec persévérance, quoi qu’il en coûte jusqu’à une victoire totale.

Les combats spirituels que nous avons à livrer requièrent souvent l’engagement d’une équipe. Pour être assurés de la victoire, choisissons bien nos partenaires. Voyons l’exemple de Gédéon :
Juges 7:4
L'Éternel dit à Gédéon : Le peuple est encore trop nombreux. Fais-les descendre vers l'eau, et là je t'en ferai le triage ; celui dont je te dirai : Que celui-ci aille avec toi, ira avec toi ; et celui dont je te dirai : Que celui-ci n'aille pas avec toi, n'ira pas avec toi.
Soyons, comme David, à l’écoute de la stratégie de Dieu. (2Samuel 5) et ne nous décourageons pas mais luttons jusqu’au bout.
Hébreux 12:4
Vous n'avez pas encore résisté jusqu'au sang, en luttant contre le péché.
[...]

Deuxième visiteur : Melchisédek
Genèse 14/18-20
Après cette victoire éclatante par laquelle Abram a dépouillé l’agresseur des biens qu’il avait pillés et libéré les personnes, en particulier son neveu Lot, le roi de Sodome cherche à rencontrer Abram. Mais voilà qu’un étrange personnage s’interpose : Melchisédek. Son nom signifie roi de justice. Il règne sur un territoire qui s’appelle Salem, c'est-à-dire paix. Contrairement aux usages de l’époque, il ne se présente pas en déclinant sa généalogie. Il offre du pain et du vin et la Bible précise qu’il le fait en tant que sacrificateur du Dieu Très Haut. Ces symboles nous sont bien connus à nous chrétiens qui chaque dimanche, rappelons par ces éléments la mort et la résurrection du Seigneur Jésus Christ et témoignons en les prenant que sa vie habite en nous. Par l’épître aux Hébreux, (ch 7), nous apprenons que ce Melchisédek n’est autre qu’une incarnation de la personne même de Jésus le fils de Dieu. Et s’il n’a pas de généalogie, c’est qu’il est éternel. Abram a découvert en lui celui qui s’offrait afin qu’il reçoive, lui, la vie d’En Haut, celui qui est sacrificateur pour toujours, le seul médiateur entre Dieu et les hommes (1 Tim 2/5). Jésus lui-même évoque cette rencontre extraordinaire :
Jean 8:56
Abraham, votre père, a tressailli de joie de ce qu'il verrait mon jour : il l'a vu, et il s'est réjoui.
Melchisédek bénit Abram et bénit Dieu de ce qu’il a livré ses ennemis entre ses mains.

Pour nous qui avons aussi rencontré le parfait sacrificateur dont le sacrifice nous a ramenés de la mort spirituelle à la vie véritable, n’oublions pas que son œuvre ne s’est pas arrêtée à la croix. Il est encore celui qui nous bénit, qui intercède pour nous, qui combat avec nous et se réjouit des victoires que nous remportons avec Lui. Pour Abram, la rencontre avec Melchisédek fut un épisode marquant de sa vie. Pour nous cela peut être, si nous y sommes ouverts, une expérience quotidienne. C’est chaque jour que le Seigneur veut nous visiter, renouveler sa vie en nous et nous faire goûter sa communion.

La réaction spontanée d’Abram à la suite de cette rencontre bénie a été de donner à Melchisédek la dîme de tout. C’est ici la première fois que ce mot apparaît dans la Bible. La loi n’existait pas encore. Personne n’avait jamais exhorté Abram à offrir à Dieu une partie des biens dont il l’avait comblé. Mais ce geste a jailli de son cœur. Il ressentait profondément au-dedans de lui la nécessité d’exprimer sa reconnaissance et sa dépendance vis-à-vis du Seigneur et c’est avec joie, avec amour, avec adoration qu’il a remis à Melchisédek la dîme de tout.

N’avons-nous pas, nous aussi été comblés par Dieu de toutes sortes de bénédictions spirituelles dans les lieux célestes ? Comment exprimons nous notre gratitude et notre adoration ? Le faisons nous par simple obéissance à un commandement ou avec un amour débordant.
2Corinthiens 9:7
Que chacun donne comme il l'a résolu en son cœur, sans tristesse ni contrainte ; car Dieu aime celui qui donne avec joie.
[...]

Troisième visiteur : le roi de Sodome
Genèse 14/17 ; 21-24
Si Dieu a envoyé Melchisédek auprès d’Abram, c’est que le patriarche avait un urgent besoin d’un protecteur puissant face à un danger qui le guettait. Nous ne sommes jamais autant menacés qu’après une grande victoire car nous risquons de nous relâcher alors que l’ennemi lui, reste à l’affût pour tenter de nous faire chuter.
Le danger se présentait pour Abram sous une forme déguisée : la visite du roi de Sodome. Officiellement, il venait pour lui exprimer sa reconnaissance de l’avoir délivré lui-même ainsi que tous les habitants de Sodome. Mais officieusement, son but était de faire avec Abram un marché : « donne moi les personnes et prends pour toi les richesses. » Abram a su discerner les pièges du roi de Sodome. S’il acceptait sa proposition, il se mettait sous sa domination. C’est un peu le même piège que Satan a tendu à Jésus lors de la tentation au désert. Il possède de prodigieuses richesses dont il est prêt à nous faire bénéficier . Mais à quel prix ? Luc 4/6
Aussi Abram a-t-il résisté vigoureusement et sa réponse est claire, nette et sans appel.
Encore tout pénétré de sa rencontre avec Melchisédek il dit : « Je lève ma main vers l’Eternel, le Dieu Très Haut, Maître du ciel et de la terre ». Cette expression « je lève ma main » indique la solennité de la déclaration, c’est une façon de prendre Dieu a témoin de ce qu’il va dire. C’est un peu comme s’il disait à ce roi impie : « j’ai donné ma main à l’Eternel, le Dieu Très Haut, je sais qu’il l’a saisie, qu’il me conduira sûrement et pourvoira avec largesse à tous mes besoins, lui qui est le Maître du ciel et de la terre. Je n’ai donc que faire des possessions dérisoires que tu prétend m’offrir. Et cette main que j’ai mise dans celle du Seigneur, il est hors de question que je te la tende pour faire alliance avec toi. » Par deux fois, il utilise le mot rien dans le verset 23 : je ne prendrai RIEN… ; RIEN pour moi. C’est l’inverse de ce qu’avait fait Lot (13/11) il prit pour lui toute la plaine du Jourdain). Abram a coupé court en renonçant à tout pour son Seigneur Quand on se représente la scène d’Abram avec sa main levée vers Dieu déclarant avec fermeté : rien pour moi, on peut aisément imaginer que dans son cœur il ajoute ; tout pour l’Eternel mon Dieu. Et bien que ce mot « rien » soit déjà en lui-même un terme absolu qui exclut toute approximation, il estime bon de rajouter : « pas même un fil ni un cordon de soulier ». Il est significatif que les deux objets cités, bien que petits et sans valeur, servent tous les deux à attacher. Abram n’a pas voulu se laisser enlacer par le roi de Sodome.

L’attitude d’Abram nous invite à notre tour à faire preuve de la plus grande fermeté face aux offres alléchantes du tentateur. Le péché commence toujours par quelque chose qui parait aussi insignifiant que le fil ou le cordon de soulier : juste une mauvaise habitude, une faiblesse qu’on tolère, une petite infidélité qu’on estime sans conséquence. Avec le temps, le fil se resserre pour devenir une chaîne que nous ne pouvons plus briser. Le secret de la victoire est de dire résolument à Satan : « Je ne prendrai rien de ce qui est à toi ». Mais nul ne peut dire véritablement au diable : « rien pour moi ! », s’il n’a pas dit à Dieu : « tout pour toi ». Et ce « rien pour moi-tout pour toi » devrait être en permanence le principe directeur de notre vie.


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