VIE DE L'APÔTRE PAUL - XVII

VIE DE L’APÔTRE PAUL
Quatrième voyage (suiteII)

Sous le gouverneur Festus

Actes 25 : 1-5 Un nouveau gouverneur du nom de Festus remplace Félix. Paul est toujours gardé à Césarée en semi liberté. Festus visite la province sous sa juridiction et se rend ainsi à Jérusalem. Dès ce premier contact et bien que deux ans se soient écoulés depuis l’arrestation de Paul, il est confronté à la haine des responsables religieux qui n’a rien perdu de sa virulence. Les mots qui décrivent leur intervention sont particulièrement forts : portent plainte, firent des instances, dans des vues hostiles, ils préparaient un guet-apens pour le tuer en chemin. Il est peu probable que Festus ait deviné leurs sinistres projets. Il semble donc que sa réponse soit dictée par le Seigneur lui-même en vue de protéger une nouvelle fois son serviteur.

V6-12 La comparution devant Festus ressemble fort à celle devant Félix. Les juifs formulent des accusations sans preuves. Paul répond en affirmant qu’il n’a rien fait de coupable. Festus, comme son prédécesseur veut avant tout la tranquillité. Bafouer la justice en sacrifiant un seul homme pour apaiser les chefs des juifs lui parait une solution acceptable. Il propose donc que Paul soit transféré à Jérusalem. Pour quoi faire ? Qu’est-ce que cela peut changer à la nature du procès ?  En quoi le lieu où se déroule l’audience peut-il permettre d’y voir plus clair ? Il n’y a aucune raison valable.

 Paul comprend maintenant qu’on tourne en rond : les juifs ne se calmeront pas (puisque deux ans après, ils en sont toujours au même point) ; les gouverneurs romains ne lui feront jamais justice car ils sont préoccupés de leur popularité avant toute autre chose. ( Ce fut le cas pour Félix, c’est la même chose avec Festus.) Il faut donc que quelque chose change radicalement pour que la situation évolue. Il sait que le moment est arrivé pour lui de voir se réaliser ce dont le Seigneur l’a averti. (Actes 23 :11) Alors, il lance son appel solennel à César. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait plus tôt ? Tout simplement parce que Paul est un homme soumis à la pensée du Saint Esprit. Ce n’est pas parce que Dieu lui a indiqué dans une vision qu’il devra rendre témoignage à Rome qu’il se précipite dans cette direction tête baissée. Il sait que Dieu est maître des temps et des circonstances, c’est pourquoi il sait attendre cet instant précis où le Saint Esprit habitant en lui lui donne le feu vert. S’il avait devancé le temps de Dieu, il aurait manqué de nombreuses occasions de témoignage.
 Nous avons grandement besoin de nous soumettre nous aussi à cette sagesse, à ce discernement, à cette sensibilité à l’Esprit de Dieu. Que de faux pas, de difficultés, de problèmes auraient pu être évités si on avait su attendre le moment choisi par le Seigneur. Ce n’est pas toujours la désobéissance qui nous fait rater le but mais bien souvent aussi l’impatience. Pensons à certains personnages bibliques qui ont commis cette erreur : Moïse (Actes 7 : 22-30) Saül (1Samuel 13 : 8-13) Par contre David est un exemple d’attente patiente et fidèle de la réalisation du plan de Dieu. Les paroles de Dieu à Habakuk doivent nous encourager dans ce domaine :

J'étais à mon poste, Et je me tenais sur la tour ; Je veillais, pour voir ce que l'Éternel me dirait, Et ce que je répliquerais après ma plainte.
L'Éternel m'adressa la parole, et il dit : Écris la prophétie : Grave-la sur des tables, Afin qu'on la lise couramment.
Car c'est une prophétie dont le temps est déjà fixé, Elle marche vers son terme, et elle ne mentira pas ; Si elle tarde, attends-la, Car elle s'accomplira, elle s'accomplira certainement.
Habakuk 2 :1-3

La façon dont Paul répond à la proposition de Festus est ferme et contient une mise en cause à peine voilée de l’intégrité de Festus : « Je n’ai fait aucun tort aux juifs comme tu le sais fort bien » ; « si les choses dont ils m’accusent sont fausses personne n’a le droit de me livrer à eux ». Etre chrétien c’est aussi l’art de savoir dire la vérité telle qu’elle est, tout en manifestant le respect dû à chacun,.


Devant Agrippa

V 13-22 Agrippa est le fils du roi Hérode Agrippa, mort dans des conditions dramatiques après avoir tué Jacques, frère de Jean, fait arrêté Pierre, et s’être laissé adoré comme un dieu, ainsi qu’on en lit le récit en Actes 12. Bérénice est sa sœur aînée et Drusille, la femme de Félix sa plus jeune sœur. Lui et sa sœur aînée viennent donc à Césarée pour souhaiter la bienvenue au nouveau gouverneur, le royaume d’Agrippa étant attenant au territoire que Festus gouverne.
                Ce dernier est apparemment préoccupé par le cas de Paul car il éprouve le besoin d’en parler au roi. La façon dont il présente le conflit qui oppose l’apôtre aux juifs montre qu’il en fait bien la synthèse mais n’en a nullement compris la signification et les enjeux. En effet Jésus est mort Lui juste pour des injustes afin de nous amener à Dieu. (1 Pierre 3 :18) Et il est ressuscité pour notre justification. (Rom 4 :25) C’est bien là le cœur de l’Evangile. Mais pour le gouverneur ce « Jésus » n’est qu’un individu quelconque et tout cela n’est qu’une histoire qui a trait à leur religion particulière. Il ne se sent concerné en rien. Il se montre parfaitement imperméable à la grâce de Dieu qui lui est offerte. Agrippa par contre est bien informé sur la religion juive et il n’ignore certainement pas ce qui s’est passé du temps de son père. Ce Paul qui suscite une telle hargne de la part de ceux de sa nation et qui ose en appeler à l’Empereur en faisant état de sa qualité de romain éveille en lui un intérêt non dissimulé. Festus lui promet : « demain, tu l’entendras ! »

V23-27 Lorsque s’ouvre l’audience, on est d’abord impressionné par la composition de l’auditoire : Agrippa et Bérénice sont arrivés en grande pompe, tenant à ce qu’on les reconnaisse comme de très hautes personnalités, Festus, bien sûr est le président de séance, mais sont présents également les tribuns et les principaux de la ville. Pourquoi un tel rassemblement ? Dans l’esprit du gouverneur, il s’agit juste de préciser de quoi on accuse Paul pour pouvoir l’indiquer par écrit à César… Humainement cela parait disproportionné. Pour nous, nous reconnaissons l’accomplissement de la prophétie de Jésus :
On mettra la main sur vous, et l'on vous persécutera ; on vous livrera aux synagogues, on vous jettera en prison, on vous mènera devant des rois et devant des gouverneurs, à cause de mon nom. Cela vous arrivera pour que vous serviez de témoignage.  Luc 21 :12-13
Paul en est conscient et il ne manquera pas une si belle occasion.

Actes 26
Ce chapitre nous donne un compte rendu assez détaillé de l’audience au cours de laquelle Paul est invité à expliquer sa situation. Cette fois, les juifs ne sont pas là pour l’interrompre et Paul va pouvoir apporter son témoignage relativement librement. Luc précise qu’au moment de parler Paul étend la main. Ce geste peut avoir plusieurs significations : demande d’attention des auditeurs, déclaration d’intégrité pour les paroles qui vont suivre ?…
v1-3 Il commence par une introduction très simple qui ne flatte pas mais qui reconnaît honnêtement les compétences d’Agrippa. Il demande la patience du roi, ce qui indique qu’il est décidé à aller au fond des choses et à ne pas se contenter d’une rapide superficialité. La pompe et les titres des gens qui composent son auditoire ne semblent pas l’impressionner ni l’influencer. 
v4-5 En ce qui le concerne, il évoque d’abord son arrière-plan de jeune pharisien, mot dont le roi, à qui il s’adresse comprend toute la signification.
v6-8 Puis il en arrive au sujet de sa mise en accusation : sa foi en la résurrection. On a déjà vu à plusieurs reprises que c’est là le thème par lequel il résume son conflit avec les juifs. Sans jamais accuser ses accusateurs, il souligne l’absurdité qui réside dans le fait d’être pris à partie par ses compatriotes au sujet d’une espérance qu’ils partagent tous. Il en profite pour interpeller son auditoire : Quoi ! vous semble-t-il incroyable que Dieu ressuscite les morts ? Si sa question avait été :  «  croyez-vous que les morts puissent ressusciter ? » certains auraient pu répondre : « Non, nous ne le croyons pas. Nous n’avons jamais vu cela se produire, ni nous ni nos ancêtres ». Mais Paul prend soin d’introduire le facteur « Dieu » et là les bouches sont fermées. Car si Dieu est Dieu, il est le maître de la vie et rien ne lui est impossible, pas même ressusciter les morts. 
C’est maintenant le moment pour Paul d’aborder son témoignage personnel de conversion. Et comme tout bon témoignage il comprendra trois parties essentielles : Ce qu’il était avant, le moment décisif, ce qu’il est devenu après.
v9-12 Avant, c’était la période de la persécution des chrétiens. Paul en parle sans complaisance en utilisant des termes forts (agir vigoureusement, jeté en prison, châtiés, forçais à blasphémer, excès de fureur, persécutais, jusque dans les villes étrangères). Il assume ses responsabilités en utilisant le pronom «  je ».
 Toute vraie repentance passe par une prise de conscience des actes de péchés qu’on a commis et par lesquels on a offensé Dieu.  Il ne suffit pas de dire :  « je suis pécheur, comme tout le monde », mais il faut avouer devant Dieu :  « J’ai fait ceci, cela et encore cela que je n’aurais pas du faire. Je n’ai pas fait ce que j’aurais du faire. Je n’ai aucune excuse à présenter. Ce n’est que sur la base de la grâce de Dieu que j’implore Son pardon »
v13-18 Le moment décisif : c’est la rencontre sur la route de Damas. Paul, quoique tout imprégné encore de l’impact de cet évènement, n’en oublie pas, pour autant à qui il s’adresse et prend soin de garder le contact avec son principal auditeur.
Ce qui caractérise l’apparition de Jésus c’est :
- une lumière surnaturelle capable dissiper toutes ténèbres,
- une manifestation de sainteté telle que les hommes tombent par terre,
- une parole accessible dans la langue de celui à qui elle s’adresse.
Quelle différence avec les religions païennes qui s’entourent souvent d’obscurité, de mystère et de formules inaccessibles au commun des mortels.
                Après s’être clairement révélé à Paul , le Seigneur l’investit d’une mission bien définie :
-serviteur et témoin des choses qu’il a vues
-choisi et envoyé vers les païens pour :
-qu’il leur ouvre les yeux pour qu’ils passent des ténèbres à la lumière, de la puissance de Satan à Dieu
-qu’ils reçoivent par la foi en moi le pardon des péchés
-et l’héritage avec les sanctifiés.
Quel programme ! N’est-ce pas aussi la mission que Dieu confie à chacun de nous ? Sommes-nous pleinement conscients que si nous sommes sauvés ce n’est pas seulement pour que nous nous réjouissions d’être réconciliés avec Dieu ? Mais Dieu fait de nous des serviteurs. Cela exige humilité et disponibilité. Il fait de nous des témoins, nous sommes donc chargés de dire fidèlement ce que nous avons vu, entendu, expérimenté et cela avec la plus grande sincérité. Dieu  nous a choisis, c’est un grand privilège qui devrait nous remplir de reconnaissance et de l’ardent désir de satisfaire les attentes de notre Maître. Et enfin, il nous envoie auprès de ceux qui nous entourent pour partager cette grande révélation de son amour. Si c’est lui qui nous envoie soyons certains qu’il nous équipe aussi pour ce travail. (Luc 9 :1 ; Actes1 :8). Ayant un tel mandat de la part de Seigneur, ne perdons jamais de vue l’objectif à atteindre, quelles que puissent être les difficultés rencontrées.  Demandons au Seigneur de nous faire vraiment réaliser que ceux qui ne lui appartiennent pas sont dans les ténèbres, qu’ils vivent sous la puissance de Satan, que leur conscience est courbée sous le poids de leurs péchés et qu’ils n’ont aucune perspective d’avenir éternel.  
V19-23 Après : le ministère : Cette rencontre sur le chemin de Damas a débouché sur toute une vie de consécration à la cause de l'Evangile  Le message que Paul transmet est toujours le même. Il comprend trois étapes: repentance, conversion à Dieu et pratique d’œuvres dignes de la repentance. La repentance, c’est le regard qu’on porte sur son passé, le regret d’avoir offensé Dieu et le désir d’un changement radical. La conversion à Dieu est l’orientation nouvelle qu’on donne à sa vie en décidant désormais de se soumettre entièrement à la volonté du Seigneur , la pratique d’œuvres dignes de la repentance c’est la preuve concrète du changement opéré dans le cœur par le Saint Esprit pour faire du croyant une nouvelle créature. Ces trois étapes sont indispensables pour qu’un homme puisse entrer dans le projet de Dieu pour sa vie. La dernière, en particulier, a été soulignée avec force par Jean-Baptiste : Produisez donc du fruit digne de la repentance, et ne prétendez pas dire en vous-mêmes : Nous avons Abraham pour père ! Car je vous déclare que de ces pierres-ci Dieu peut susciter des enfants à Abraham. Matthieu 3 :8-9.  Et Jésus disait aussi : Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n'entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Matthieu 7 :21
On a peine à comprendre comment ce message qui amène des pécheurs méchants et pervertis à devenir des hommes et des femmes remplis d’amour pour Dieu et pour leur prochain peut susciter des réactions aussi violentes que celles dont Paul a été victime. C’est ce que Pierre explique dans sa première épître :
Car il est dit dans l'Écriture : Voici, je mets en Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse ; Et celui qui croit en elle ne sera point confus. L'honneur est donc pour vous, qui croyez. Mais, pour les incrédules, la pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale de l'angle, et une pierre d'achoppement, et un rocher de scandale ; ils s'y heurtent pour n'avoir pas cru à la parole. (1 Pierre 2 :6-8)
                Paul poursuit son discours : « grâce au secours de Dieu j’ai subsisté jusqu’à ce jour ». Que de fois, au cours de notre étude sur la vie de Paul, nous avons pu souligner les nombreuses interventions glorieuses de Dieu pour le soustraire aux desseins malveillants des hommes ! S’il est vrai que le message du salut produit à la fois des vies transformées et des réactions d’opposition et de haine, il n’en est pas moins vrai que la protection du Seigneur se manifeste de façon très concrète et que « L’ange de l'Eternel campe autour de ceux qui le craignent et les arrache au danger »Ps 34 :7  N’oublions jamais les promesses qui sont à notre disposition en particulier celles du psaume 91 : Puisqu'il m'aime, je le délivrerai ; Je le protégerai, puisqu'il connaît mon nom. (Psaume 91 :14)
                Une fois encore Paul insiste sur le fait que les souffrances de Jésus et sa résurrection étaient annoncés par les prophètes et c’est vrai que celui qui veut lire l’Ancien Testament avec un cœur ouvert y trouvera de nombreuses références à la mort et à la résurrection du messie que les juifs attendaient, ainsi qu’à son ministère. Citons Esaïe 53 ; Ps 22 :14-18 ; Zacharie 12 :10 ; Esaïe 49 :6. Jésus lui-même se référait souvent à ce que les Écritures disaient à son sujet : Commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait. (Luc 24 :7) 

v24-26  Intervention de Festus. Pauvre gouverneur romain, il ne sait plus où il en est. Son cœur reste fermé à la grâce de Dieu. Il préfère taxer Paul de folie que de se laisser interpeller. L’apôtre n’en est pas déstabilisé pour autant, lui qui écrivait aux Corinthiens : La prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent ; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu. (1 Corinthiens 1 :18) Il n’en perd pas de vue son objectif principal, toucher le roi Agrippa. Aussi répond-il avec déférence à Festus  tout en se tournant aussitôt vers le roi.

v27-29 Dialogue avec Agrippa
L’apôtre ne se contente pas de défendre sa cause. Son désir ardent c’est de toucher ses auditeurs. Si Festus reste fermé, qu’en est-il d’Agrippa ? Il l’interpelle directement en lui posant une question à laquelle il ne peut se dérober, l’oblige à s’exprimer, à dévoiler ce qu’il pense. Mais devant ce parterre de notables comment avouer que lui, le roi, est troublé, touché en plein cœur par ce qu’il vient d’entendre de la bouche d’un détenu ? Il préfère s’esquiver par une remarque ironique  : « tu vas bientôt me persuader de devenir chrétien ». Alors Paul laisse jaillir du plus profond de son âme ce qui est son vœu le plus cher : « Ah ! si toi et tous ceux qui m’écoutent aujourd’hui pouviez accepter ce si grand salut ». Il n’y a en lui aucune amertume, aucune envie de voir d’autres endurer les souffrances injustes qu’il doit lui-même supporter. Son unique souci c’est le salut de ceux qui l’écoutent. Il n’avait que cela en vue tandis qu’il parlait de son expérience et de son ministère. Et c’est lui qui a le mot de la fin. Toute l’assistance se lève en reconnaissant son innocence. Méditeront-ils sur ce qu’ils ont entendus ? Certains de ses auditeurs finiront-ils par s’ouvrir à la foi en Jésus-Christ. Cela ne lui appartient pas. Pour lui, il a été fidèle devant Dieu, il en a le témoignage intérieur et cela lui suffit.
                Que son exemple nous inspire aussi dans notre témoignage. Sachons rester toujours courtois et respectueux même quand nos auditeurs ne le sont pas et pressons ceux qui sont indécis de prendre position. Soyons conscients que nous n’avons pas le pouvoir de convaincre, c’est l’œuvre du Saint Esprit mais ayons à cœur d’accomplir la tâche que le Seigneur nous confie du mieux possible, jusqu’au bout afin qu’au jour où nous paraîtrons devant Dieu il puisse nous dire : c’est bien bon et fidèle serviteur.



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