VIE DE L'APOTRE PAUL XVIII


VIE DE L’APÔTRE PAUL


Quatrième voyage

 


Actes 27 En route pour Rome


 

(v1-3) Le départ

ça y est, le départ pour Rome est décidé. Paul est confié à la garde d’un centenier romain nommé Julius. Encore une fois, on discerne la bonne main de Dieu qui prend soin de son serviteur. D’une part, Paul est accompagné par deux amis : Aristarque et Luc ; d’autre part le centenier est bienveillant à l’égard de l’apôtre. Dès la première étape, il lui laisse une certaine liberté. Ce voyage s’annonce donc dans  de bonnes conditions.

 

(v4-13) Premières difficultés

Pourtant, rapidement, des difficultés apparaissent :

-le long de l’île de Chypre, les vents sont contraires

-pendant plusieurs jours la navigation est difficile et du verset 7 au verset 9 on sent monter la tension. La saison n’est pas favorable pour entreprendre un si long voyage. L’automne est bien avancé, on approche de l’hiver. Paul évalue la situation, non du point de vue des éléments naturels mais d’un point de vue spirituel. Il s’est tenu devant Dieu, il a reçu de lui une révélation et il la partage. Il avertit du danger avec sérieux. Mais quel poids ont les paroles d’un prisonnier, faiseur de tentes de son métier, face aux avis des professionnels de la navigation ? La plupart, bien sûr vont se ranger à ces derniers et en particulier le centenier qui a le pouvoir de décision. De plus les circonstances semblent leur donner raison.

Interpréter les circonstances de nos vies pour conclure à l’approbation ou à la désapprobation du Seigneur peut se révéler très hasardeux. (voir Jonas fuyant l’appel de Dieu) Ici le léger vent du Sud qui se met à souffler n’aurait pas du les amener à partir en toute tranquillité alors que le Seigneur cherchait à leur faire comprendre le contraire. L’expression qui doit nous interpeller se trouve au verset 13 : se croyant maîtres de leur dessein, ils levèrent l’ancre. Quelle présomption, quel orgueil ! Qui sommes nous pour nous croire maîtres de nos projets et de nos décisions ? Certes Dieu nous laisse libres de nos choix. Mais ne devrions nous pas être conscients de nos limites et réaliser que seul le Dieu qui sait tout, qui voit tout et dont la sagesse est infinie est capable de nous guider sûrement. Le roi Salomon l’avait réalisé puisqu’il écrivait dans le livre des Proverbes 16 :3  « Recommande à l'Éternel tes œuvres, Et tes projets réussiront. » C’est aussi ce que Jacques enseigne : ( 4 : 13-15 )  A vous maintenant, qui dites : Aujourd'hui ou demain nous irons dans telle ville, nous y passerons une année, nous trafiquerons, et nous gagnerons ! Vous qui ne savez pas ce qui arrivera demain ! car, qu'est-ce votre vie ? Vous êtes une vapeur qui paraît pour un peu de temps, et qui ensuite disparaît.

Vous devriez dire, au contraire : Si Dieu le veut, nous vivrons, et nous ferons ceci ou cela.

Apprenons à nous laisser diriger de plus en plus par le Seigneur en étant sensibles à la voix de son Esprit. Nous éviterons bien des échecs.

 

(v14 –20) Grosse tempête

Maintenant, la tempête se déchaîne. Ceux qui se croyaient maîtres de leur dessein sont maintenant entraînés à la dérive, incapables de lutter. N’est-ce pas l’image de tous ceux qui prétendent mener leur vie sans Dieu, l’image de nous-mêmes aussi avant d’avoir confié les rênes de notre existence au Seigneur ? Quel orgueil et quel danger de se croire assez fort, assez intelligent, assez compétent pour faire face aux aléas de la vie et s’en sortir tout seul ! Il vient toujours un moment où l’épreuve se présente. Nul n’en est exempt. On essaye alors, comme ces matelots de mettre en œuvre toute son énergie, de déployer tous ses efforts. Mais on est « emporté » malgré nous dans des directions qu’on n’a pas choisies ; alors qu’on se croyait doté d’une volonté inaltérable, on est « violemment battu » et les blessures provenant de nos inconséquences seront longues à cicatriser ; privé de ressources (v 19) on voit disparaître tout ce sur quoi on s’appuyait. La nuit nous enserre (v20) : on ne voit plus d’issue, on ne comprend plus rien. Et tout espoir s’évanouit.

 

(v21-26) Encouragements

Maintenant que les hommes ont fait le bilan de leurs capacités, qu’ils ont constaté leur échec et renoncé à leur suffisance, Paul va pouvoir leur parler de la part de Dieu. Et que vont apporter ses paroles ? Répréhension, condamnation ? Non, surtout des encouragements, de l’apaisement, de l’espoir. Certes, il faudra admettre qu’on a eu tort mais très vite, ce que vont entendre ces gens désespérés c’est : « je vous exhorte à prendre courage ; car aucun de vous ne périra », « Dieu m’a dit : ne crains point » ; « c’est pourquoi rassurez-vous », « nous devons échouer sur une île ». Qui donc est cet homme pour qu’on puisse ajouter foi à ses prédictions ? La réponse se trouve au verset 23. Paul dit en quelque sorte : Il y a un Dieu que vous ne connaissez pas, un Dieu puissant, vivant, merveilleux, le seul vrai Dieu. Moi je le connais, je lui appartiens et je le sers. Et parce que j’ai cette relation intime avec lui, il me visite, il me parle, je peux entendre sa voix, recevoir la révélation des choses que j’ai besoin de connaître et vous les transmettre. Le rapport étroit que j’entretiens avec mon Dieu me permet aussi d’avoir une foi sans faille dans l’accomplissement de ses promesses, alors même que les éléments déchaînés autour de moi semblent crier le contraire : « j’ai cette confiance en Dieu qu’il en sera comme il m’a été dit ». La parole de l’apôtre est remplie d’assurance et convaincante même si elle semble être contredite par les réalités visibles. La délivrance est pour lui aussi certaine que si elle était déjà réalisée. S’il peut s’exprimer avec autant de foi, c’est qu’il a clairement entendu Dieu lui parler. Remarquons encore ici, comme nous l’avons fait bien souvent que la foi vient de ce qu’on entend de la Parole de Christ. Quand Dieu a parlé, on peut croire que l’impossible deviendra possible.

 Dieu veut aussi faire de nous des messagers auprès de nos semblables, de ceux qui procurent la paix, qui apportent espoir et réconfort, qui montrent la voie du salut. Mais l’efficacité de nos paroles dépendra toujours de notre relation personnelle avec Dieu. Appartenir à Dieu et le servir implique que nous renoncions à nous-mêmes et que nous soyons prompts à lui obéir, que nous soyons familiers de sa présence et attentifs à sa voix et aussi que nous ayons une foi inébranlable dans sa Parole et ses promesses.

 

(v27-38)  L’autorité de Paul Des indices de l’accomplissement des prédictions de Paul apparaissent. La profondeur de l’eau diminue, plus de doute, on approche bien d’un rivage. Les marins prennent de sages dispositions pour éviter les écueils mais en même temps ils envisagent de se sauver égoïstement et lâchement en abandonnant à leur sort tous leurs passagers. Paul a compris leur projet. Il intervient auprès du centenier et cette fois, il est écouté. A la fois sa relation privilégiée avec Dieu qui lui a permis d’annoncer de sa part la délivrance et les évènements qui confirment ses dires, tout cela lui a conféré de l’autorité. Dieu nous appelle nous aussi à exercer de sa part une autorité spirituelle mais celle-ci ne s’acquiert que dans l’humilité, la communion avec Dieu, la disponibilité à l’Esprit de Dieu. Paul n’a pas cherché à s’imposer quand on a négligé ses avertissements. Il est resté fidèle à lui-même attendant patiemment le moment où Dieu pourrait se servir de lui. Et quand enfin, les cœurs sont prêts, il saisit l’occasion dans un esprit d’amour.

Maintenant, sa parole a du poids, d’autant que ses actes sont en accord avec elle. Il semble que l’ensemble des passagers soient resté découragé et abattu jusqu’à ce moment précis. Mais en entendant son exhortation et en le voyant agir, en le regardant traduire sa foi par des actes concrets : rompre le pain, manger, tous l’imitent et reprennent courage. La foi de Paul est si communicative qu’ils n’hésitent pas à jeter à la mer la nourriture qui reste, persuadés qu’ils n’en n’auront plus besoin. On pourrait, à partir de cet exemple, schématiser la façon dont la foi agit :

DIEU PARLE – J’ENTENDS – JE CROIS – JE PROCLAME – J’AGIS – JE TRANSMETS

Quel bel exemple Paul nous donne d’un leader, un homme qui influence dans la bonne direction parce qu’il s’y engage le premier. Ceux qui l’entourent ne peuvent manquer de remarquer la différence entre lui et les marins. Pour ces derniers, il fallait se sauver coûte que coûte peu importe ce qu’il adviendrait des autres. Pour Paul, pas un ne doit se perdre ni même perdre un seul cheveu de sa tête  (34) Ce souci qui l’anime se manifeste dans le fait que Luc peut même préciser le nombre exact de personnes à bord : 276 N’avons-nous pas soif d’être nous-mêmes, au milieu de notre génération, de nos familles, de nos voisins et de nos connaissance, ceux qui amènent les autres à reprendre courage par notre exemple de foi, notre vécu fidèle à la Parole de Dieu, et nos paroles inspirées par la sagesse de Dieu ? Que Dieu nous fasse cette grâce et nous aide à progresser toujours plus dans cet état d’esprit inspiré par son amour.

 

(v39-44) Naufrage et sauvetage

Au petit jour la terre apparaît enfin. Encore faut-il l’atteindre. Il y a encore plusieurs difficultés à affronter : le navire s’immobilise et se disloque avant d’atteindre le rivage, les soldats veulent tuer les prisonniers, il faut trouver les moyens de rejoindre la terre ferme. Là encore Dieu veille sur sa Parole afin qu’elle se réalise. Par la bouche de Paul, il avait dit : aucun de vous ne périra. Et le chapitre s’achève par ces mots : tous parvinrent à terre sains et saufs. Pour l’époque compte tenu des moyens dont on disposait c’est un miracle incroyable. Dieu est fidèle. Ce qu’il dit, il l’accomplit, et il l’accomplit à la lettre. Il n’a jamais promis que nous ne rencontrerions aucune difficulté, mais il nous a assuré que sa présence serait toujours à nos côtés en toutes circonstances, qu’il ferait concourir toutes choses au bien de ceux qui l’aiment, qu’il serait pour nous un rempart et un bouclier, une haute retraite.

Puisqu'il m'aime, je le délivrerai ; Je le protégerai, puisqu'il connaît mon nom.

Il m'invoquera, et je lui répondrai ; Je serai avec lui dans la détresse, Je le délivrerai et je le glorifierai.

Je le rassasierai de longs jours, Et je lui ferai voir mon salut. Psaume 91 :14-16


 


 

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